Ailleurs : Les particuliers employeurs étendent leur « Lab » pour former des migrants
- Administrateur

- 19 oct. 2023
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Alors que l’article 3 du projet de loi « asile et immigration », qui prévoit la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, fait l’objet de vifs débats, la Fepem, fédération des particuliers employeurs, poursuit le déploiement de son Lab Migration en Ile-de-France pour former des personnes migrantes et faire face à la pénurie de main-d’œuvre.
« Les métiers de l’emploi à domicile, pour la petite enfance et l’accompagnement à la perte d’autonomie, font partie du top 5 des métiers les plus en tension en France, alors que 800 000 postes seront à pourvoir dans le secteur d’ici 2030 [ 1 ] », a résumé Pierre-Olivier Ruchenstain, directeur général exécutif de la fédération des particuliers employeurs (Fepem) mardi 17 octobre dans le cadre de la semaine de l’intégration. La fédération a souligné la nécessité de ne pas se priver de la main-d’œuvre étrangère, dans un secteur qui emploie déjà en France 273 000 personnes nées à l’étranger, soit un quart des 1,3 million de salariées. « Dans ce contexte de quasi-plein emploi avec un chômage à 5% qui réduit notre potentiel de recrutement d’une population éloignée de l’emploi, la population née à l’étranger devient pour nous un sourcing majeur », a complété Marie Béatrice Levaux, présidente de la stratégie sectorielle de la Fepem et de la fédération européenne des emplois de la famille. Cette semaine de l’intégration a été l’occasion de souligner l’importance de la prise en compte des besoins des métiers en tension en plein débat sur la loi « asile et immigration » et juste après les événements de Bruxelles et d’Arras.
Parcours d’intégration et de professionnalisation
Pour s’assurer la présence de ces personnes d’origine étrangère – des femmes à près de 95% – si indispensables au soin de nos enfants et de nos personnes âgées dans une société vieillissante, la Fepem a mis en place un Lab Migration, une expérimentation pilote initiée en mars 2022 à Marseille. Les premières personnes ayant suivi le parcours complet sont sorties en juin dernier et sont actuellement soit dans une période de complément de formation, en particulier linguistique, soit en emploi. « Ce lab vise à proposer à des personnes migrantes en situation régulière un parcours d’intégration et de professionnalisation axé sur la maîtrise de la langue française, la citoyenneté et les compétences métiers du secteur de l’emploi à domicile », indique le document de référence distribué largement. Ce document est issu de la conférence de consensus qui a réuni une trentaine d’experts, chercheurs et praticiens, les 28 et 29 juin au Havre pour répondre à la question : « travail, emploi, domicile : incubateur(s) d’une migration citoyenne inclusive ? ». Le ministre du travail Olivier Dussopt y salue l’initiative, estimant même que « ce que propose le Lab Migration au bénéfice de migrants est un exemple de ce que l’on peut faire partout sur le territoire. »
Déploiement en Île-de-France
Fort de son succès à Marseille, le Lab Migration va justement être dupliqué en Île-de-France, où 50% des actuelles salariées des particuliers employeurs sont nées à l’étranger. « Nous rencontrons Pôle emploi et l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) pour sélectionner des personnes prêtes à entrer en formation, témoigne Julie L’Hotel Delhoume, présidente de la Fepem Île-de-France. Trente personnes sont déjà dans un parcours d’évaluation pour monter un premier groupe avant la fin d’année. La durée de la formation sera variable car c’est un programme d’accompagnement individuel, de la dentelle ! » Ces parcours permettront d’obtenir un des trois titres de branche renouvelés le 19 juillet dernier par France compétences : assistant· maternel/garde d’enfant, assistant de vie dépendance, employé familial.
Source : Centre Inffo - 19 10 2023







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