Universités : « Il n'y aura pas de retour en arrière sur l'apprentissage »

Le réseau FCU devient Univpro et marque son investissement dans le développement de la formation tout au long de la vie et de l'apprentissage.

FCU (Formation continue à l'université) devient Univpro, le réseau de la formation continue et de l'apprentissage à l'université. Un changement de nom qui vise « à faire apparaître l'intégralité de nos missions, notamment l'apprentissage », expliquait Laurent Bourlès, président par intérim du réseau lors du lancement d'Univpro jeudi 15 mai. « Les universités ont des atouts majeurs à faire valoir en matière de formation professionnelle », estimait Laure Vagner Shaw, Cheffe de service, adjointe au directeur général de la DGESIP, lors de la table ronde organisée à l'occasion. Et ce, notamment, parce qu'elles sont en capacité de voir à long terme, « ce qui fera la différence dans les années à venir ».

Incertitude

Mais elles doivent aussi composer avec « l'incertitude » au vu d'un contexte budgétaire et économique difficile. Pour Laure Vagner Shaw, les questions du budget, du contrôle et de la qualité sont liées. Car le contrôle, dont le rôle doit être « simplifié et clarifié » a pour but d'offrir aux établissements « une meilleure lecture des leviers sur lesquels ils peuvent agir pour piloter une offre de formation économiquement plus équilibrée et qui réponde mieux aux besoins qu'elle doit satisfaire. »

Qualité, enjeu central

« La qualité est un enjeu central », abonde Laurent Gatineau, président de CY Cergy et vice-président du Conseil de la Formation, de la Vie étudiante et de l'Insertion professionnelle de France Universités. Les universités doivent « aussi devenir un opérateur de formation tout au long de la vie », dans un contexte où « l'obsolescence des compétences s'accélère ». Mais cela nécessite de se positionner « sur un marché complexe » avec d'autres opérateurs « moins contrôlés ».

Sortir de la logique chiffrée

Stéphane Rémy, sous-directeur politiques de formation et du contrôle à la DGEFP a réaffirmé le soutien du gouvernement au développement de l'apprentissage, mais « en sortant de la logique chiffrée ». L'enjeu portera moins sur la volumétrie que « sur le soutien à la pédagogie de l'alternance ». L'enseignement supérieur a été « un vecteur de développement de l'apprentissage », et représente désormais 60% des contrats. Au vu de l'investissement massif de l'Etat, Stéphane Rémy appelle à travailler « l'articulation entre les fonds publics et privés » pour arriver à « construire un partenariat budgétaire ».

Hétérogénéité des publics

« Il n'y aura pas de retour en arrière sur l'apprentissage », considère Laurent Gatineau. Il rappelle que la massification des études supérieures a impliqué une « grande hétérogénéité des publics », ce qui nécessite de proposer des parcours et des voies d'acquisitions des compétences différents. L'apprentissage en fait partie. Laurent Gatineau évoque aussi le distanciel et surtout, ce qui est pour lui « l'avenir », la mixité des parcours. Il imagine « une formation initiale pour acquérir des compétences socles », puis des modules complémentaires lors de l'insertion professionnelle. Reste à répondre à une « difficulté économique majeure » dans les universités, celle du « sous-financement structurel ».

Complémentarité de la certification et du diplôme

Pour aller plus loin dans la formation tout au long de la vie se pose la question de la reconnaissance des compétences acquises en poste. Si pour Laure Vagner Shaw, le sujet des micro-certifications est de plus en plus porté, surtout au niveau européen et international, « le diplôme aura toujours de la valeur » : « certification et diplôme sont deux objets complémentaires pour une progression de l'adaptation de l'offre de formation aux besoins du monde de demain ».

Source : Centre Inffo - 16 05 2025