Une convention pour former des réfugiés dans le transport-logistique
- Administrateur

- 14 mars 2023
- 2 min de lecture
Le mariage peut surprendre : l’AFT (association pour le développement de la formation professionnelle dans les transports et la logistique) et France terre d’asile ont signé une convention de partenariat d’un an – le 8 février – pour permettre aux bénéficiaires d’une protection internationale de découvrir les 55 métiers de la logistique et du transport. Mais aussi d’être accompagnés dans leur entrée sur ce marché du travail ou dans une formation dédiée.
« Nous parlons de réinsertion plus que d’insertion. Nous sommes face à des personnes ayant déjà vécu une vie professionnelle avant d’arriver en France, avec des compétences pouvant être valorisées dans notre pays », synthétise Nedjma Kenadil, directrice adjointe à la Direction de l’intégration de France terre d’asile.
50 000 conducteurs manquants
Ce partenariat est l’occasion d’apporter un peu de sang neuf dans un secteur fortement en tension. Valérie Dequen, déléguée générale de l’AFT, cite l’exemple du métier de conducteur. « Nous manquons de 50 000 conducteurs, et dans 10 ans, la moitié d’entre eux seront en retraite. Nous avons un besoin urgent de recrutements. » Selon ses chiffres, 39% de la population du secteur transport-logistique a plus de 50 ans.
La main-d’œuvre se fait aussi désirer dans les métiers de préparateur de commande, cariste, ou encore l’exploitation de transport.
Repérer les talents et informer
Dans les faits, les conseillers en insertion professionnelle de France terre d’asile vont repérer les profils intéressés. « Certains d’entre eux ont déjà travaillé dans ce secteur dans leur pays d’origine. La problématique se situe alors au niveau de la reconnaissance du permis de conduire », éclaire Emma Cerceau, chargée de missions partenariat RELOREF (réseau pour l’emploi et le logement des réfugiés) chez France terre d’asile.
De son côté, l’AFT s’engage à communiquer à France terre d’asile les besoins en recrutement de la filière, mais aussi à informer sur les métiers du transport-logistique, via des opérations encore à définir. « Portes ouvertes dans les entreprises, job-dating, webinaires, informationscollective à France terre d’asile, etc. Nous avons de l’imagination ! », s’amuse Valérie Dequen.
L’organisme ouvrira aussi son carnet d’adresses, en plus de fournir un accompagnement dans la construction du projet professionnel. « Nous savons exactement quel organisme de formation, ou entreprises, sont en mesure d’accueillir ce public. »
« Démystifier les difficultés du recrutement »
Via RELOREF, France terre d’asile sensibilisa les potentiels employeurs. « Nous allons déconstruire l’image du migrant, donner des chiffres, expliquer le statut juridique, démystifier les difficultés de recrutement, etc. », énumère Emma Cerceau.
« L’employeur doit être prêt à prendre du temps, être capable d’expliquer les règles de manière simple, et pas juste donner un cahier de procédures comme si la personne sortait de l’école. En cassant les clichés, on facilite l’accueil au sein des équipes », conclut Nedjma Kenadil.
Source : Centre Inffo - 14 03 2023







Commentaires