Schneider Electric a « reclassé » plus de la moitié de ses emplois
- Administrateur

- 16 mai 2023
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La nouvelle classification de la métallurgie doit rendre plus lisibles les parcours professionnels des salariés. Les entreprises doivent préalablement décrire précisément tous les emplois. Schneider Electric a industrialisé le processus.
Comme toutes les entreprises de la métallurgie, couvertes par une nouvelle convention collective (CCN) signée en février 2022, Schneider Electric devra avoir déployé la nouvelle classification de branche le 1er janvier 2024. D’ici là, le spécialiste de la gestion de l’énergie, qui emploie 14 500 salariés en France dont 1 800 au siège, devra avoir décrit le contenu de ses emplois dans environ 700 fiches ; les avoir cotés (leur attribuer des points) ; classés (18 classes et autant de salaires minimum) ; avoir informé ses 26 comités sociaux d’entreprise puis chacun de ses salariés. « Dans le système que nous utilisons actuellement, un opérateur en usine correspond à un code ; dans la nouvelle classification, cela donne 14 fiches selon que l’emploi est plus ou moins automatisé, selon les produits fabriqués dans l’usine, etc », illustre Jean-Philippe Leyre, directeur protection sociale territoire et déploiement du dispositif conventionnel.
Description des emplois
Précise pour décrire les différentes facettes d’un emploi (connaissances, autonomie, complexité…), offrant une meilleure lisibilité des parcours professionnels (c’est son but !), la nouvelle classification peut avoir pour contrepartie de multiplier les fiches emploi. « La difficulté est de parvenir à une description d’emploi à la fois abstraite – pour ne pas décrire un poste – et précise », explique Jean-Philippe Leyre.
Pour aider les entreprises dans cette tâche, les signataires de la CCN (CFDT, CFE-CGC, FO et UIMM) mettent à leur disposition différents outils (guide, glossaire…) accessibles sur un site paritaire dédié. Schneider Electric a par ailleurs créé un outil informatique interne baptisé « class easi » pour traiter de gros volumes d’informations. Alimenté par les personnes chargées de réaliser les fiches (des RH et des managers essentiellement), cet outil permet de décrire un emploi, de le coter et de construire une cartographie. La direction fait également appel à trois consultants qui l’aident à homogénéiser les fiches.
60 % des fiches réalisées
Actuellement, 60% des 700 fiches ont été réalisées. L’entreprise indique tenir les délais. Les CSE seront informés en octobre, comme le prévoit l’accord de méthode de Schneider, et les salariés entre mi-décembre et mi-février pendant leur entretien annuel. « Nous nous attendons à des contestations à ce moment-là, anticipe Philippe Bordas, délégué CFE-CGC. Elles concerneront sans doute les techniciens qui deviendront cadres dans la nouvelle classification mais qui ne le souhaitent pas car ne ils veulent pas soit du forfait jour, soit de la semaine de cinq jours – au lieu de quatre -, soit perdre le bénéfice des augmentations générales ». « Il y aura des demandes d’explication, prévoit Jean-Philippe Leyre. C’est pourquoi il est important que les salariés et leur manager dialoguent ».
Philippe Bordas prévoit aussi des insatisfactions dans l’encadrement supérieur à cause de « phénomènes d’ego ». Jean-Philippe Leyre est confiant. Il signale que tous les postes de direction sont couverts par la convention collective et ses salaires minimum.
Source : Centre Inffo - 16 05 2023







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