MiCare, un tremplin vers les métiers de l’aide à domicile pour les migrants

Le projet Micare vise à favoriser l’insertion des publics migrants dans le secteur de la dépendance et du maintien à domicile. Il s’appuie sur des parcours de professionnalisation innovants.

Un référentiel des compétences requises pour accompagner les personnes âgées, un outil de positionnement professionnel pour évaluer les besoins avant la formation et les acquis après, un kit de formation avec 42 heures de modules adaptés aux besoins du public migrant, mais aussi un ensemble de ressources pédagogiques pour soutenir l’intégration socio-professionnelle des publics migrants. Voici quelques-uns des résultats du projet MiCare présentés fin juin par Ipéria, l’association qui le pilote. Lancée en novembre 2020, cette initiative est cofinancée par Ipéria et Erasmus+.

Faire face à la pénurie de compétences Dans un cadre expérimental, 78 candidates, dont 19 en France, ont bénéficié d’un parcours de formation à l’accompagnement des personnes âgées. Le secteur est en tension et cherche des solutions pour remédier à une crise annoncée : d’ici 2050, les plus de 65 ans représenteront près de 30 % de la population dans l’Union européenne. En France, près de 800 000 emplois seront à pourvoir d’ici 2030, selon l’Observatoire de l’emploi à domicile. Parallèlement, la population d’origine étrangère, et en particulier les femmes, est déjà très active dans le secteur de l’emploi à domicile en France (près d’un salarié sur cinq).

Identifier les compétences déjà acquises

Si le domicile reste l’un des principaux domaines d’emploi accessible aux femmes migrantes, il nécessite des compétences spécifiques (connaissance du cadre légal, identification des besoins des bénéficiaires, prestations de soins et d’accompagnement, entretien du cadre de vie…) et des savoir-être (communication, attention…) « Les personnes ne sont pas démunies quand elles arrivent, indique Nadège Turco, directrice déléguée d’Iperia, d’où l’idée de créer un outil de positionnement des compétences et ensuite de proposer un parcours de formation pour arriver jusqu’au métier dans les meilleures conditions ».

Pérenniser le projet Le projet MiCare a mis en lien trois organismes de formation (Margotta en Italie, CESUR en Espagne, l’Université du domicile en France), une université finlandaise et un centre de recherches en Autriche. Avec Iperia en tête de pilote, l’objectif était, selon Nadège Turco, « d’identifier les bonnes pratiques existantes, d’identifier les compétences nécessaires pour faciliter l’accès au marché du travail dans le domaine de la dépendance et de… pérenniser le projet ! ».

Accompagnement de publics fragiles

Pour ce faire, une demande de financement pour une nouvelle phase du projet, MiCare +, – avec plus d’accompagnement en aval et en amont pour aider à créer un réseau professionnel – a été soumise à Erasmus +. « Ces publics sont pour certains assez fragiles. Ils arrivent dans des pays qu’ils ne connaissent absolument pas. Un accompagnement + + est nécessaire, souligne Nadège Turco. Et comme les assistances de vie disposent de relais pour échanger entre pairs, MiCare + devrait permettre à se constituer un réseau de professionnels, pour s’entraider et les pérenniser dans l’emploi ».

Source : Centre Inffo - 26 07 2023