Le « contrat de professionnalisation inclusion » plébiscité
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- 16 mars 2023
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SATE 86, association intermédiaire adhérente au réseau Coorace, a expérimenté avec succès ce contrat de professionnalisation spécifique, qui permet à des personnes en insertion de se former en alternance à un métier, sans valider de diplôme complet, et en bénéficiant d’un accompagnement social. De quoi inspirer le gouvernement, qui a annoncé sa volonté de « revisiter » le contrat de professionnalisation?
Le directeur de SATE 86, association intermédiaire située à Poitiers, a tout de suite perçu l’intérêt du contrat de professionnalisation inclusion (CPI), prévu par le pacte ambition IAE et par la loi « avenir professionnel ». « C’est une forme de contrat de professionnalisation expérimental dans le sens où il ne vise pas obligatoirement une qualification, explique Benjamin Boisseau. Cela permet, pour des publics très éloignés de la formation, de les former à un métier en tension et qu’ils soient embauchés après », poursuit-il.
SATE 86 a monté des parcours de formation aux métiers de l’aide à domicile, du grand-âge, du nettoyage et de la sécurité. L’association intermédiaire se charge de l’ingénierie de formation, de l’accompagnement social du salarié, et organise sa mise à disposition en entreprise.
Une partie du diplôme d’aide-soignant
Deux promotions de six alternants en CPI ont suivi un an de formation pour travailler en Ehpad ou dans l’aide à domicile. « Le parcours de formation est co-construit avec les entreprises, il correspond à 11 modules du diplôme d’aide-soignant, auxquels on ajoute des heures de français, maths, et de préparation au permis de conduire, soit 290H de formation. La validation de chaque module comporte une part de VAE », précise Benjamin Boisseau.
Compétences essentielles
De manière allégée et progressive, les alternants acquièrent les compétences essentielles attendues par les employeurs. « C’est une manière d’amener à la formation des personnes qui autrement n’y seraient pas allées ».
La structure d’insertion apporte des solutions aux problèmes de mobilité ou de garde d’enfants du salarié : « On met à disposition des alternants une voiturette sans permis pour se rendre au travail et on vise l’obtention du permis B pendant l’année de formation. On a des aides financières du département pour financer des heures de garde d’enfant ».
80% d’insertion dans l’emploi
Bilan, 80% des CPI ont débouché sur un CDD ou un CDI juste après : « En termes d’insertion on ne peut pas faire mieux, estime le directeur. Les entreprises d’accueil ont toutes proposé un contrat de travail ». Malgré le coût des mises dispositions, c’est une solution de recrutement intéressante pour les secteurs en tension : « On leur met à disposition des candidats qu’ils ne pourraient pas recruter sans accompagnement ».
Le directeur va former les adhérents du réseau Coorace pour qu’ils s’emparent de ce dispositif. « C’est très intéressant pour les structures qui font de la mise à disposition de main d’œuvre [ 1 ], car elles peuvent monter des CPI dans les métiers qui intéressent leur bassin d’emploi – logistique, espaces verts, etc. – elles peuvent apporter un vrai service aux entreprises ».
Ingéniérie de formation
Néanmoins, monter un CPI nécessite « beaucoup d’ingénierie de formation », souligne le responsable, qui a obtenu une aide du département sur ce volet-là. « Et le modèle économique est à améliorer », ajoute-t-il. Car si la structure d’insertion perçoit une aide de 4000€ par CPI pour financer l’accompagnement, « c’est insuffisant pour financer le salaire et les frais annexes quand l’alternant est en centre de formation », explique-t-il. Il faudrait selon lui pouvoir mobiliser les fonds du PIC IAE en plus des fonds de l’alternance.
Refonte du contrat de professionnalisation
En ouverture de l’Université d’hiver de la formation professionnelle, le 25 janvier dernier à Cannes, la ministre de la Formation professionnelle Carole Grandjean a fait part de sa volonté de « revisiter le contrat de professionnalisation, repositionné en tant qu’outil d’accompagnement, une fois débarrassé de ses contraintes ».
Source : Centre Inffo - 16 03 2023







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