La formation au secours du travail social

Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, le reconnaît : le travail social souffre d’une « tendance à l’invisibilisation, d’un manque de reconnaissance, d’un risque de perte de sens et donc, in fine, d’attractivité ». À l’occasion de la remise au gouvernement du Livre blanc du Haut conseil du travail social le 5 décembre, elle a précisé certaines annonces en matière de formation, en compagnie de son homologue du Travail, Olivier Dussopt.

« Les métiers du médicosocial, représentant des métiers du lien et de l’accompagnement, méritent d’être mieux reconnus, mieux valorisés et mieux rémunérés », indique le gouvernement. Pour améliorer l’attractivité des métiers du travail social, le Livre Blanc, issu des travaux menés par les groupes nationaux du HCTS, des comités locaux du travail social et du développement social, propose 14 recommandations concrètes.

Au-delà des revalorisations salariales attendues, la formation fait figure de priorité : un des cinq constats du Libre blanc évoque la question des savoirs et en particulier l’articulation des savoirs académiques, professionnels et expérientiels, qui connait une attention croissante. Parmi les recommandations, figurent la nécessité de faire évoluer la gouvernance des métiers et des compétences, de soutenir les parcours professionnels, et de consolider les parcours des étudiants et des stagiaires.

Un Institut du travail social en 2024

Certaines mesures sont d’ores et déjà à l’agenda : ainsi la création d’un Institut du travail social en 2024, a été annoncée lors de la présentation du Pacte des solidarités en septembre dernier. Il doit « développer une véritable offre de formation, appuyer le développement et la diffusion de la recherche et créer et animer un centre de ressources et de promotion des pratiques innovantes à destination des professionnels », selon Aurore Bergé. Mathieu Klein, président du HCTS et maire de Nancy, estime que l’Institut du travail social est une « bonne perspective pour combler l’hétérogénéité des formations et l’insuffisante qualification des métiers ».

Nouvelle architecture des diplômes

Une nouvelle architecture des diplômes du travail social, « attendue », et la construction d’un socle commun de compétences ont été également évoquées. Olivier Dussopt a présenté notamment le plan de lutte contre la sinistralité des métiers et la formation par l’Anact de près de 100 000 managers du secteur, afin d’améliorer les conditions de travail. Et pour relever le « défi du développement des compétences », il a mis en évidence la réforme de la VAE, avec l’accès universel et la VAE inversée.

« Nous devons évidemment travailler aussi sur la découverte de ces métiers pour que dès l’orientation, ces métiers soient revalorisés », a-t-il ajouté. Francine Chopard, membre du Haut conseil du travail social pour Régions de France, indique que les régions sont engagées avec l’État et les ARS pour décloisonner les métiers du social et du médicosocial. Et pour attirer les vocations et lutter contre les abandons en cours de formation, elle souhaite « travailler à une communication juste sur la réalité des métiers, pour inspirer de la fierté ».

Source : Centre Inffo - 08 12 2023