L’industrie du nucléaire à l’aube de recrutements sans précédent
- Administrateur
- 5 févr. 2024
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La relance du programme nucléaire en France met la filière en ébullition. Les projections tablent sur 10 000 recrutements par an durant la décennie à venir, dont 30 % rien que pour EDF. À Cattenom, la centrale nucléaire a déjà quadruplé le volume d’embauches depuis 2021 et ce n’est qu’un début.
Le contexte politique a changé et le nucléaire s’affiche à nouveau comme un fleuron industriel. L’enjeu de souveraineté énergétique, couplé à la demande exponentielle d’électricité bas carbone, porte à nouveau la filière française. En conséquence, le nucléaire tricolore va devoir recruter. Beaucoup. Les chiffres sont mêmes vertigineux puisque l’on estime les besoins à 10 000 recrutements par an dans les dix ans. EDF en captera 30 % ; le reste concernera les cotraitants et fournisseurs.
« L’enjeu est double. Il y a d’une part l’objectif de prolonger la durée de vie du parc existant des centrales et, de l’autre, l’arrivée du nouveau nucléaire avec les EPR 2 et les petits réacteurs modulaires. Sur ce dernier point, EDF n’est pas le seul concerné : l’État finance la recherche ; des start-up émergent avec des projets de technologies de rupture. Tout cela va tirer le niveau de compétences », confirme le directeur du CNPE (centre nucléaire de production d’électricité) de Cattenom, Jérôme Le Saint.
Embauches en hausse à Cattenom
Cattenom a déjà augmenté son volume d’embauches. « En 2020-2021, nous étions à 20 recrutements par an. Depuis deux ans, nous sommes à 80 recrutements annuels », confirme le directeur du site. La centrale agrège plus de 50 familles de métiers, ce qui ouvre des perspectives d’emploi très larges. Les besoins à court terme se portent, dans l’ordre, sur les bac +2, bac +3, les profils d’ingénieurs, les bac pro dans tous les domaines nécessaires à l’exploitation.
Si l’on cumule l’ensemble des besoins (EDF et sous-traitants), Cattenom prévoit 400 recrutements par an sur la décennie. « Avec les annonces faites par le gouvernement, l’avenir se dessine. On peut se projeter sur une carrière complète dans un métier qui a du sens, au vu des enjeux écologiques et de la transition environnementale », insiste Jérôme Le Saint.
Un défi pour la filière
À l’échelle de la région, cette dynamique va également porter l’ensemble des entreprises gravitant autour du nucléaire. Génie civil, automatisme, travail du métal, soudage, robinetterie, informatique industrielle et cybersécurité : la filière aura besoin de tout le monde pour atteindre ses objectifs. Président du Groupement des industriels de la maintenance de l’Est, Fabien Cailly confirme : « Nous allons être sur un rythme de recrutement de l’ordre de 1 000 à 1 500 personnes par an […] En plus des programmes de maintien à niveau des centrales, il y aura aussi tout ce qui est lié au cycle du combustible, au cycle des déchets avec le centre Cigeo à Bure. Et le démantèlement de Fessenheim. » Un discours qui trouvera un écho lors de la Semaine des métiers du nucléaire , du 5 au 9 février, partout en France.
Source : Républicain Lorraine 26 01 2024
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