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L’alternance en quête de données qualitatives

L’Observatoire de l’alternance publie un tableau de bord qui met en lumière l’essor de l’apprentissage et la perte de vitesse des contrats de professionnalisation et de la voie professionnelle sous statut scolaire. Cette compilation de données issues de nombreuses études fait aussi ressortir un manque d’informations qualitatives sur le parcours et le devenir des alternants.


Près de 9 % des 15-29 ans suivaient une formation en alternance en 2021. Ils étaient à peine 5 % en 2010. Ces données démographiques sont l’un des nombreux indicateurs issus du tableau de bord construit par l’Observatoire de l’alternance piloté la Fondation The Adecco Group, le cabinet de conseil Quintet et l’association Walt. Réalisé à partir de nombreuses sources statistiques, cet outil apporte un éclairage sur l’environnement dans lequel s’inscrit la dynamique de l’apprentissage. Accentuation des différences entre contrats Si les données concernant l’essor de l’apprentissage et ses bonnes performances en matière d’insertion sont largement diffusées, celles qui portent sur les contrats de professionnalisation sont moins connues. Malgré un léger rebond en 2021, le nombre d’entrées en contrat de professionnalisation a chuté de 45 % entre 2019 et 2021 alors que, sur la même période, cet indicateur a quasiment doublé pour l’apprentissage. Le phénomène de déport vers l’apprentissage observé depuis la réforme accentue les différences entre les deux contrats. En 2021, 55,3 % des personnes en contrat de professionnalisation ont moins de 26 ans (contre 71,6 % en 2019) et 45,5 % sont en recherche d’emploi (contre 31,1 %) en 2019. D’autre part, la diminution de la durée des contrats de professionnalisation observée depuis une quinzaine d’années se poursuit depuis la réforme de 2018. Plus de trois contrats sur quatre (76,7 %) sont signés pour une période de 12 mois ou moins (contre 64,5 % en 2018). Le contrat de pro pour rebondir Face à l’apprentissage qui constitue une alternative à la voie scolaire, le contrat de professionnalisation se démarque en tant que dispositif permettant d’adapter ses compétences pour le retour ou le maintien dans l’emploi. « C’est un contrat de rebond », résume vers Hinnekint, président de l’association Walt. Seul bémol : le manque de visibilité sur les performances de ce dispositif. L’Observatoire de l’alternance fait ainsi état d’une absence de données sur l’insertion à moyen et long terme des bénéficiaires de contrats de professionnalisation. Le supérieur bat des record Dans leur étude, les structures qui animent l’Observatoire reviennent aussi sur les mouvements opérés dans le second degré et dans l’enseignement supérieur. Depuis 2010 et surtout depuis la réforme de 2018, l’apprentissage s’est fortement développé dans le supérieur. Entre 2010 et 2021, les effectifs d’apprentis préparant un diplôme de niveau 5 à 8 ont augmenté de 330 % (+520 % pour le niveau 6) alors que les effectifs dans l’enseignement supérieur ont augmenté de 28 %. En une dizaine d’années, la proportion d’apprentis dans le supérieur est passée de 4,8 à 16,1 %, rappelle l’Observatoire de l’alternance. Les lycées pro face à l’apprentissage Au niveau bac et infra bac, la photographie s’avère différente. Les nombre d’apprentis préparant un diplôme de niveau 3 et 4 (CAP, bac pro et BEP) ont augmenté certes, mais dans une moindre mesure : + 12,5 % depuis 2010. Mais dans le même temps, les effectifs en lycées professionnels ont baissé de 9,3 %. Par rapport à la voie professionnelle en perte de vitesse, l’apprentissage se démarque en termes d’insertion professionnelle. En incluant les BTS, le taux d’emploi salarié est de 62 % pour les apprentis et de 41 % pour les lycéens. Ces derniers ont davantage tendance à poursuivre leurs études (46 % contre 34 % pour les apprentis). Des indicateurs qualitatifs à enrichir Ce type de données sur le devenir des apprenants s’avère assez rare. Dans son travail de compilation, l’Observatoire de l’alternance constate en effet un éparpillement des statistiques, une faible proportion d’études tenant compte de l’environnement éducatif ou de la situation du marché du travail, mais aussi un manque de données qualitatives, pourtant cruciales pour sécuriser le développement de l’alternance. Les taux de rupture de contrats font ainsi partie des données difficiles à trouver. C’est un sujet sur lequel le monde de l’alternance doit se pencher, estime Yves Hinnekint, qui esquisse des pistes pour les prévenir. Renforcer l’accompagnement des jeunes sachant que « certains publics ont besoin d’une assistance sociale », encourager la formation des tuteurs et maîtres d’apprentissage, systématiser au sein des CFA l’organisation de points réguliers avec les jeunes et les employeurs, sensibiliser les entreprises à l’importance du diplôme alors que dans certains secteurs en tension, les apprentis se voient parfois proposer un CDI avant la fin de leur formation… : autant de levier à actionner, selon lui.

Tableau de bord de l’alternance en France par l’Observatoire de l’alternance (porté par la Fondation The Adecco Group, le cabinet de conseil Quintet et l’association Walt)


Source : Cnetre Inffo - 21 10 2022

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