Les effectifs scolaires en chute libre

Conséquence de la baisse continue de la natalité, les effectifs scolaires n'ont jamais connu une chute semblable à celle de la rentrée 2025. Une situation qui n'épargne pratiquement plus aucun territoire. 

La barre symbolique des 100.000 élèves en moins dans les établissements scolaires en France a été franchie pour la première fois – et très largement – à la rentrée scolaire de septembre 2025. Selon deux notes d'information de la Depp (direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale) publiées le 17 octobre 2025, ce sont en effet 121.600 élèves qui manquent à l'appel, premier et second degrés confondus, par rapport à la rentrée de 2024, date à laquelle on enregistrait déjà une baisse inédite de 99.100 élèves sur un an. 

L'essentiel de la dégringolade des effectifs touche pour l'instant le primaire : 106.900 élèves en moins en septembre 2025 par rapport à la rentrée 2024 (-1,7%). Cette baisse est en outre plus forte dans le secteur public que dans le secteur privé sous contrat (-1,8% contre -1,3%).

Autre phénomène marquant : les baisses d'effectifs dans le premier degré concernent tous les territoires, à l'exception de Mayotte et de la Guyane. Les académies de Lille et de la Martinique (-2,7%), de Poitiers et Rennes (-2,5%), et de Dijon et Reims (-2,4%) sont les plus touchées.

Les trois quarts des académies touchées dans le second degré

Longtemps épargné par la baisse démographique, le second degré connaît une baisse des effectifs pour la seconde année consécutive : 14.700 élèves en moins à la rentrée 2025 (-0,3%), soit un tableau un peu moins sombre que celui de septembre 2024 (-21.000 élèves). Cette diminution touche beaucoup plus les établissements publics (-13.000 élèves) que privés (-1.800 élèves), ainsi que le collège (-26.900 élèves), tandis que le lycée est encore ménagé (+12.200 élèves).

Dans le second degré, ce sont désormais 23 académies – contre 22 l'an passé – qui sont concernées par la baisse des effectifs. Les chutes les plus importantes sont enregistrées dans les académies de Martinique (-2,6%) et de Guadeloupe (-2,5%), et on note encore -1,2% dans l'académie de Limoges et -0,9% à Paris. À l'inverse, les académies de Créteil (+0,9%), Versailles (+0,4%) et Nice (+0,3%) résistent.

La natalité chute, les écoles ferment

Si la situation semble dramatique au vu des conséquences que cette baisse d'effectifs pourrait entraîner, son explication est limpide : les Français ne font plus assez d'enfants. De 818.600 naissances en 2014, nous sommes passés à 735.200 en 2020, puis 726.000 en 2022 et enfin 677.800 en 2023. Surtout, si la baisse des naissances durant la décennie qui vient de s'écouler s'établissait entre -1% et -2% par an, la différence entre 2022 et 2023 est de -7%. Cela signifie que le nombre des enfants de trois ans qui entreront à l'école maternelle en septembre 2026 sera à un plancher jamais atteint. 

Au total, les effectifs des premier et second degrés confondus s'établissent à 11,8 millions d'élèves à la rentrée de septembre 2025, alors qu'ils étaient encore 12,2 millions en 2020. Dans le même temps, le nombre d'écoles du premier degré est passé de 49.965 à 48.547 (-3%) et celui des établissements du second degré de 12.178 à 11.886 (-2%).

Source : Banque des territoires - 22 10 2025