L’Afpa inscrit la lutte contre le gaspillage alimentaire dans ses formations

D’abord, les chiffres : d’après les dernières données du Programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE) parues en 2019, 931 millions de tonnes de nourriture ont été gaspillées dans le monde : 61 % par les consommateurs, 26 % par le secteur de la restauration et 13 % par les supermarchés. En France, ce sont 10 millions de tonnes qui partent à la poubelle chaque année, soit 150 kg par habitant.

Depuis 2018, et le lancement du projet européen Life Foster, l’Afpa s’engage à combattre le phénomène aux côtés de l’Italie, de l’Espagne et de Malte. « Dans plusieurs pays, les gouvernements ont déjà passé des lois pour légiférer[ 1 ] sur le sujet, pour inciter le secteur de la restauration (collective et gastronomique) à établir des bonnes pratiques pour diminuer le gaspillage. En tant qu’organisme de formation, nous devons agir nous aussi », explique Loïc Tournedouet, directeur de projets européens à l’Afpa.

Les centres de formation impliqués

Lors du bilan de Life Foster présenté début juillet, l’organisme français affirme avoir contribué au projet en impliquant 100 formateurs, en formant et sensibilisant 2 628 futurs cuisiniers, en impliquant trois centres de formation (Colmar, Rennes et Stains) et en mettant à disposition 128 ressources numériques « zéro-gaspi ». « Le but est mobiliser l’ensemble des acteurs de la chaîne : organismes de formation, restaurateurs, mais aussi clients et institutionnels », argumente Loïc Tournedouet.

Déjà ancré dans les pratiques de l’Afpa, la lutte contre le gaspillage connait un coup de booste depuis la participation au projet Life Foster. Des modifications ont ainsi été apportées aux parcours de formation et aux référentiels de compétences de plusieurs titres. « Nos apprenants intègrent en amont comment optimiser les achats, comment bien réceptionner la marchandise pour éviter les pertes, bien planifier la conception des repas et enfin la gestion des déchets incompressibles. Nous avons incorporé ces enjeux dans l’ensemble de nos titres pros (cuisiniers, agents de restauration, serveurs, etc.), et conçu deux jours et demi de formation en présentiel axé sur cette thématique. Un module e-learning est aussi à disposition de nos stagiaires. »

Des efforts à poursuivre

Loïc Tournedouet se veut réaliste : ces avancées ne constituent qu’un premier pas. « Nous ne sommes qu’au début. » Pour démultiplier l’engagement des acteurs il faudrait, selon lui, systématiser les bonnes pratiques dans l’ensemble des centres de formation d’apprentis (CFA) et les diffuser auprès des restaurateurs afin que ces derniers puissent mesurer l’évolution de la quantité de déchets produite par leur établissement. « Life Foster a la vertu de partager les pratiques entre organismes de formation de différents pays, et faire remonter celles déjà existantes dans nos différents centres. Ne reste plus qu’à les formaliser et améliorer. »

Source : Centre Inffo - 27 07 2022