« L'Afdas s'assume dans un rôle de sachant » (Thierry Teboul à l'UODC)
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- 14 juin 2024
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Depuis que l'Afdas, opérateur de compétences des secteurs de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication et des télécommunication, gère de l'« argent public », il n'est plus maître du financement des formations. Cet Opco a dû se repositionner dans un rôle de conseil, explique son directeur, Thierry Teboul, au cours d'un événement organisé par l'UODC (Université ouverte des compétences). Exemple avec les Jeux olympiques.
Les Jeux olympiques (JO) de Paris vont mobiliser 150 000 personnes et 45 000 bénévoles. Quel est le rôle de l'Afdas dans cet événement ? Et plus généralement, quel rôle joue l'opérateur de compétences des secteurs des médias, du sport et du tourisme notamment, depuis la réforme de la formation professionnelle ? Thierry Teboul, son directeur général, répondait à ces deux questions le 11 juin, lors d'un événement organisé par l'Université ouverte des compétences (UODC).
Dans la perspective des JO, « nos ambitions sont de faire la promotion des mobilités, la promotion des carrières et un référentiel des emplois », explique Thierry Teboul. L'Afdas a ainsi fait réaliser, avec Akto, l'Opco des services, une cartographie des emplois mobilisés dans les 10 villes où déroulent les JO. Vingt métiers (responsable de prises de vues, agent d'accueil, laveur de vitres...) ont fait l'objet de fiches qui décrivent les compétences nécessaires au métier, son marché de l'emploi, les défis à relever dans la perspective des JO.
Rôle d'architecte
Et après les JO, comment valoriser l'expérience acquise par ceux qui y ont participé ? Notamment celle des bénévoles, qui doivent satisfaire aux exigences (respect de l'esprit JO, maîtrise des langues) des organisateurs. « L'Afdas est garant des open badges » recensant les compétences des bénévoles, signale son directeur général. Ce grand événement sportif aura donc permis à l'opco de « mieux documenter des emplois, de valoriser le parcours effectué et de se faire reconnaître dans son rôle d'architecte », explique Thierry Teboul.
Car depuis la réforme de la formation de 2018, le rôle des Opco, qui sont paritaires, a évolué vers celui qu'accordent les pouvoirs publics aux corps intermédiaires. « Écoutons-les poliment mais surtout décidons sans eux », ironise Jean Besançon, directeur de l'UODC. C'est encore plus vrai dans le champ de la formation, que la réforme de 2018 avait précisément pour objectif de « désintermédier », explique Thierry Teboul.
Du financement de la formation à l'appui conseil
Collectée par les Urssaf et redistribuée par France compétences, la contribution des entreprises à la formation professionnelle change de statut et devient de « l'argent public », explique-t-il. Pour des opérateurs dans lesquels siègent désormais des représentants de l'État, les conséquences sont multiples. La marginalisation des paritaires aboutit in fine à une perte de qualité. Pour l'Afdas, c'est par exemple la fin de la relation directe avec les salariés, qui constituait sa particularité. Elle est désormais « remplacée par une application téléphonique » de la Caisse des dépôts. Pour autant, le nouveau système n'est pas plus efficace, notamment pour les reconversions. « Alors que les gens vont changer plusieurs fois de métiers dans leur carrière, seules 50 000 personnes ont été formées en vue d'une transition professionnelle depuis la fin du CIF, et ce n'est pas la faute des AT pro », relève Thierry Teboul.
Selon ce dernier, l'Afdas doit désormais « assumer un rôle de sachant ». C'est pourquoi l'Opco investit dans l'observation des emplois et des qualifications, dans ingénierie de parcours, les services, l'appui conseil. Le financement de la formation vient ensuite.
Source : Centre Inffo - 14 06 2024







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