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GLO : Dans la Meuse, ArcelorMittal lance la production de panneaux de toiture intégrant des cellules solaires

Le géant mondial de la sidérurgie, le groupe ArcelorMittal, vient de démarrer à Contrisson, dans la Meuse, une nouvelle ligne de production à 15 millions d’euros, dédiée à "l’Helioroof". Présenté comme une première mondiale, ce panneau de toiture en acier est capable de produire de l’énergie solaire.

Pour Jean-Christophe Kennel, le dirigeant d’ArcelorMittal Building Solutions, c’est une "idée simple qui change tout". Les équipes spécialisées dans les solutions pour l’enveloppe du bâtiment du géant mondial de la sidérurgie ont réussi une petite prouesse, présentée comme une première mondiale : intégrer des cellules solaires dans un panneau de toiture en acier.


Des premières commandes à hauteur de 1 500 m2

C’est à Contrisson, dans la Meuse, que le groupe ArcelorMittal (plus de 125 000 salariés, 62,4 Md$ de CA) a choisi d’industrialiser la production de ce panneau innovant. 15 millions d’euros ont été investis dans une nouvelle ligne de production, installée dans deux halles de 3 000 m2. "Nous venons de démarrer la production, nous sommes dans une phase de Ramp-Up", précise Renaud Vignal, directeur de la business unit "Helioroof" au sein d’ArcelorMittal Building Solutions.

Concrètement, les équipes d’ArcelorMittal ont dans leur carnet de commandes un total de 1 500 m2 d’Helioroof à produire, afin d’équiper le toit d’une brasserie à Liège, en Belgique, une maison individuelle construite par un expert en bâtiments basse consommation dans la Marne, ainsi que deux halles industrielles pour des sociétés de construction métallique dans le Haut-Rhin et la Meuse.

15 emplois créés pour le démarrage de la ligne

Des premiers pas sur le marché qualifiés "d’encourageants" par les dirigeants d’ArcelorMittal, qui ont calibré la ligne de production de l’Helioroof pour produire jusqu’à 200 000 m2 de panneaux par an. "Nous nous sommes laissé la possibilité de produire jusqu’à 500 000 m2 par an, précise Jean-Christophe Kennel. Pour cela, l’investissement sera moindre, il suffira de doubler les machines." Le démarrage de la ligne a déjà permis de créer 15 emplois, et pour atteindre la pleine capacité de l’outil industriel, 50 emplois seront nécessaires, quand le site de Contrisson emploie un total de 340 salariés.

Un produit "trois en un"

Pour parvenir à mettre les panneaux Helioroof sur le marché, cinq années de développement auront été nécessaires. Un temps long, reconnaît le dirigeant d’ArcelorMittal Building Solutions, et qui s’explique parce que ce nouveau produit est "complètement en rupture", insiste le dirigeant. "Cela n’a jamais existé et lorsque nous l’avons présenté au CSTB, le Centre scientifique et technique du bâtiment, ainsi qu’aux autres organismes de certification, ils n’avaient jamais eu à certifier un produit comme celui-ci", rappelle Jean-Christophe Kennel. Le groupe sidérurgique présente Helioroof comme un produit "trois en un", car combinant "un panneau de toiture, un isolant et un panneau photovoltaïque", précise Renaud Vignal.

La rénovation des bâtiments industriels et agricoles ciblée

D’une capacité allant jusqu’à 2,1 KWc par mètre carré posé, les panneaux Helioroof sont proposés dans des longueurs allant de "deux mètres à douze mètres", souligne le directeur de la business unit Helioroof. Ciblant essentiellement les marchés de la rénovation des bâtiments industriels et agricoles, le nouveau panneau de toiture d’ArcelorMittal affiche un poids divisé par deux par rapport à un panneau de toiture classique combiné à un panneau solaire. "Et sur de nombreux chantiers, notamment les granges agricoles, le poids est un frein, notamment quand il faut reprendre la structure du bâtiment", rappelle Jean-Christophe Kennel. Concrètement, en fonction de l’épaisseur de l’isolant, le poids de l’Helioroof va de 13 à 18 kilos le mètre carré.

De l’acier venu d’Espagne et des cellules chinoises

Pour parvenir à lisser tous les irritants, en faire un produit simple à poser, et faciliter son adoption à la fois par les électriciens et les couvreurs, les équipes d’ArcelorMittal ont déposé pas moins de 15 brevets couvrant la production de l’Helioroof. En début de ligne, la première opération consiste à dérouler une bobine d’acier, de type XCarb. Un acier "électrique", produit à Sestao, en Espagne, puis acheminé par train ou par péniche sous forme de bobine jusqu’à Contrisson. "L’Xcarb est un produit décarboné", précise Jean-Christophe Kennel, en rappelant que "schématiquement, il faut émettre deux tonnes de CO2 pour une tonne d’acier". "Et dans notre usine en Espagne, nous arrivons à produire en émettant 560 kg de carbone pour une tonne d’acier", ajoute-t-il. À Contrisson, 500 000 tonnes d’acier sont galvanisées chaque année, et il n’en faudra que "500 voire 1 000 tonnes" pour alimenter la ligne d’Helioroof.

Une ligne fortement robotisée

Autre composant central, les cellules photovoltaïques. Provenant exclusivement de Chine, ces cellules sont de type "TopCon", soit la technologie permettant actuellement le meilleur rapport prix-rendement. "Nous nous fournissons en Chine, mais nous surveillons toutes les initiatives européennes visant à produire ce type de cellule", souligne Renaud Vignal. Une fois contrôlées par électroluminescence, les cellules sont reliées électriquement au sein d’une salle grise, soit un environnement contrôlé un peu moins strict sur la propreté qu’une salle blanche, dans laquelle aucune poussière ne doit rentrer. Trônant au milieu de la salle, c’est une ligne robotisée qui assemble les cellules pour en faire une matrice capable de produire de l’électricité.

Ensuite, le procédé prévoit l’intégration de la cellule au panneau d’acier : un moment clé pour lequel ArcelorMittal préfère rester discret. L’enjeu principal étant d’isoler totalement la cellule de l’acier, matériau conducteur. Au final, dans le coût de production d’Helioroof, l’acier pèse entre "10 et 15 %", quand les cellules représentent "10 % du prix final", estime le dirigeant d’ArcelorMittal Building Solutions.

Une empreinte carbone "inférieure de 25 %"

Mis sur le marché à un tarif compétitif par rapport à celui de la pose d’un panneau de toiture classique auquel on aurait rajouté un panneau photovoltaïque, Helioroof est présenté avec une empreinte carbone réduite de 25 % par rapport à une toiture traditionnelle en acier avec isolation. "C’est une toiture qui s’autofinance", résume Renaud Vignal.


Source : Journal des entreprises - 13 10 2025

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