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Emploi peu qualifié : de multiples obstacles à la formation

Les travailleurs de « première ligne », occupant principalement des emplois peu qualifiés, ont été mis en lumière durant la crise du Covid. La question de l'accès à la formation de ce public, qui se posait déjà, revêt aujourd'hui un intérêt accru dans un contexte de tensions sur le marché du travail et d'irruption de l'intelligence artificielle. Les travaux du dossier « Chiffrer et déchiffrer la dynamique de l'emploi peu qualifié », paru dans le dernier numéro de la revue Formation Emploi, montrent toutefois que les réponses apportées restent globalement insatisfaisantes.

Des politiques publiques qui peinent à atteindre leur cible

Les politiques publiques ont sans aucun doute un rôle à jouer. Les mesures exceptionnelles mises en place pendant la crise sanitaire se sont d'ailleurs révélées efficaces pour protéger les jeunes en emploi peu qualifié (Robert et Sawadogo). Mais leurs actions peuvent se heurter aux limites à adresser la variété et les différentes dimensions de la « non-qualification » (Lambert et Marion). Une partie des salariés (14 %) serait en situation de « non-qualification ‘'masquée'' » : plus diplômés et mieux rémunérés, ils occupent un travail peu enrichissant et sans perspectives professionnelles. Par ailleurs, l'intervention des institutions auprès d'une cible bien identifiée telle que les jeunes sans diplômes n'est pas toujours efficace. Pour ces jeunes, l'aspiration à changer de métier et la possibilité de réaliser ce souhait tiendrait d'abord au fait d'occuper déjà un emploi relativement qualifié (Di Paola, Joutard et Moullet).

Des entreprises prisonnières de leurs représentations

Dans les entreprises assumant d'avoir recours à de l'emploi peu qualifié, la formation des salariés se heurte aussi à des obstacles. Les employeurs d'agents d'entretien et d'aide à domicile, n'ayant pas conscience des compétences mobilisées dans ces métiers, ne voient pas « pourquoi former » les non-qualifiés (Burie, Devetter et Valentin). Au Cameroun, les ONG humanitaires employant des agents d'entretien ne sont pas mieux loties. En dépit de leurs valeurs affichées, elles maintiennent ces salariés en situation d'inégalité face à la formation et à la mobilité (Mba, Keuya et Beaulieu). En miroir, un travail interroge les « répertoires de représentations » des employeurs recrutant dans des emplois peu qualifiés (Albandéa, David, Roupnel-Fuentes et Bernard). Confrontés à des pénuries de main d'œuvre, ceux-ci inclinent à critiquer les manques de « savoir-être » des candidats et peinent à proposer des solutions qui permettraient de « redonner du sens au travail ».

Pour les moins qualifiés, aspirer à se former ne suffit pas

Les salariés occupant des emplois peu qualifiés eux-mêmes sont soumis - comme les autres travailleurs - à l'injonction d'être acteurs de leurs parcours professionnels. Mais en ont-ils les ambitions et les moyens ? On retiendra en particulier que les employés peu qualifiés sont, de toutes les catégories de salariés, ceux qui aspirent le plus à changer de métier. Ceci en dépit d'un environnement de travail ou institutionnel favorisant peu leur « capacité d'agir » (Stephanus et Véro). Un second enseignement est que l'aspiration à se former, qui se heurte souvent à des freins individuels, ne suffit pas (Béduwé, El Akremi et Stephanus). D'autres facteurs, être informés des possibilités de formation et avoir passé un entretien professionnel, sont des leviers déterminants. Mais ils ne permettent cependant pas de gommer les inégalités d'accès à la formation. Face à ce constat, des pistes de réflexion sont proposées : créer des droits spécifiques pour ces salariés et encourager le développement d'organisations « capacitantes ».


Source : Centre Inffo - 25 09 2024

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