Comment favoriser l'intégration professionnelle des réfugiés ?
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- 16 sept. 2024
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La Plateforme RSE (responsabilité sociétale des entreprises) de France stratégie, saisie il y a un an par la Délégation interministérielle à l'accueil et à l'intégration des réfugiés (DiAir) a rendu son avis le 11 septembre au préfet Alain Régnier, qui la dirige. Elle formule 12 recommandations pour une politique publique cohérente et pérenne en matière d'intégration des réfugiés.
Plus de 545 000 personnes réfugiées en France – bénéficiant d'une protection au titre de la convention de Genève de 1951 – et une situation paradoxale de pénurie de main d'œuvre dans de nombreux secteurs (agriculture, bâtiment, hôtellerie-restauration, services à la personne…). Pour amoindrir les difficultés d'intégration professionnelle des réfugiés, la plateforme RSE de France stratégie formule 12 recommandations déployées en 4 axes dans son avis « Favoriser l'intégration professionnelle des personnes réfugiées ».
Freins et leviers
Les freins à l'intégration sont nombreux, estiment les rapporteurs de l'avis : barrière de la langue, approche culturelle, équivalence des diplômes, accès au logement et à la mobilité, mais aussi lourdeurs administratives. Les leviers sont aussi nombreux et font l'objet d'une politique publique volontariste. La DiAir a ainsi été créée, rappelle le préfet Régnier, pour que la France « reste une terre d'accueil » dans un contexte d'augmentation des réfugiés en lien avec la géopolitique ou le réchauffement climatique.
Ainsi, le programme Hope [ 1 ], les dispositifs soutenus par le Plan d'investissement des compétences (PIC), le dispositif A'Gir, tentent d'apporter une « vision holistique » à cette intégration. Certains sont une réussite, en intégrant différentes dimensions systémiques. La Plateforme RSE recommande ainsi au gouvernement de poursuivre le financement de Hope dans le cadre du Pic et « d'évaluer sa contribution afin d'en tirer des enseignements pour la définition des politiques publiques ».
Manque de cohérence et de coordination
D'autres dispositifs manquent parfois de cohérence et de coordination et ils devraient être soutenus par un engagement financier pluriannuel, pour inscrire la question de l'intégration dans un temps long… Si « l'intégration professionnelle des personnes réfugiées ne diffère pas en tant que telle de l'intégration des personnes éloignées de l'emploi, elle implique une approche systémique et coordonnée entre tous les acteurs », écrivent les auteurs.
La formation, mais pas que…
La formation professionnelle est partie prenante de cette intégration, qu'elle soutienne l'acquisition du français ou de compétences. Tous les dispositifs de formation peuvent être mis en musique, de la préparation opérationnelle à l'emploi à l'alternance, en passant par la période de mise en situation professionnelle, le mentorat ou le mécénat de compétences.
La plateforme RSE suggère d'adapter les méthodes de recrutement en privilégiant le recrutement par simulation, par exemple. Elle reconnaît le bienfait de programmes comme Singa, Each One (lire notre article), REFUG à Paris ou du projet Lotus porté par Humando Compétences – un parcours d'intégration rémunéré et qualifiant – et appelle à les généraliser sur le territoire, notamment via les contrats territoriaux d'accueil et d'intégration (CTAI).
Quatre axes structurent les 12 recommandations de la plateforme RSE : mesurer, évaluer et suivre ; financer ; sectoriser, former et accompagner ; mobiliser et fédérer aux différentes échelles. Les recommandations s'adressent au gouvernement (7 d'entre elles), aux collectivités territoriales, aux entreprises qui peuvent élargir leur responsabilité sociale via l'intégration des réfugiés, aux fédérations professionnelles et aux partenaires sociaux.
Source : Centre Inffo - 16 09 2024







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