Ailleurs : Vannes : un CAP expérimental à destination des mineurs non-accompagnés et réfugiés allophones

D'une durée de trois ans, l'expérimentation de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Vannes (CMA) vise un double objectif : fournir une main-d'œuvre qualifié aux secteurs en tension et favoriser l'intégration professionnelle d'un public au parcours de vie difficile. Rentrée prévue pour les douze apprentis : le 22 septembre 2025.

Le centre de formation des apprentis (CFA) de la Chambre des métiers et de l'artisanat de Vannes (CMA) s'apprête à accueillir - le 22 septembre, une promotion constituée de douze mineurs non-accompagnés et réfugiés allophones. Tous intégreront un CAP expérimental en trois ans.

La première année sera consacrée à l'apprentissage du français, des mathématiques ou de la culture d'entreprise. « Le but n'est pas de leur faire lire Victor Hugo, ou réciter de la conjugaison, mais de les aider à mieux appréhender leur futur environnement professionnel », schématise Caroline Munoz, responsable du service promotion-recrutement du CFA. « D'expérience, nos jeunes apprentis étrangers évoluent très rapidement dans la compréhension orale du français une fois en entreprise  », rassure Isabelle Gourtay, directrice du CFA de Vannes.

Main-d'œuvre recherchée

Cette année supplémentaire (financée par les Opco) fait office de tremplin, au rythme deux jours au CFA et trois en entreprise. Tous seront mélangés, peu importe leur projet pro : futurs boulangers, mécaniciens, cuisiniers, etc. « Ce n'est qu'à partir de la deuxième année qu'ils intégreront une classe classique, au milieu d'autres élèves, pour favoriser leur intégration. »

 Le projet trouve son origine dans les « sollicitations de la part d'associations, comme Habitat et Humanisme, du Conseil Départemental qui est le tuteur légal des mineurs non accompagnés mais aussi d'entreprises du territoire », énumère Julien Marsac, président de la CMA en Morbihan. « Nous sommes dans un territoire qui recrute, avec un taux de chômage très bas et une saisonnalité importantes… Donc oui, il y a un besoin de main-d'œuvre. C'est aussi une opportunité de mieux accompagner ce public vers l'emploi. » En plus de permettre au CFA de remplir ses filières.

« Ces jeunes là vont réussir »

Le sourcing des candidats s'opère en lien avec les associations et le département. « Des profils nous sont proposés. Nous leur faisons passer un test de positionnement, le même que nous faisons passer à tous nos apprentis de première année, mais adapté à un public allophone », éclaire Caroline Munoz. « Les douze candidats au CAP expérimental se sont tous présentés avec une entreprise prête à les accueillir. »

Les entreprises accueillantes sont sensibilisées, par les éducateurs, aux spécificités de ces profils. Le CFA lui-même opérera des visites sur place, similaires à un CAP conventionnel, afin de veiller au bon respect du référentiel et au bien-être de l'apprenti. « De même que la tenue d'une cellule médiation en cas de problème », complète Isabelle Gourtay. Les formateurs du CFA ont suivi des réunion d'information afin de saisir les spécificités du parcours.

 « Quand vous avez traversé un océan pour venir dans un pays, vous avez forcément une rigueur toute autre qu'une personne née ici. C'est clair, ces jeunes là vont réussir », projette Julien Marsac.

Source : Centre Inffo - 23 09 2025