Écoles de production : « une voie complémentaire entre lycées professionnels et CFA »
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- 2 juin
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Face à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, les écoles de production offrent une alternative concrète et efficace à la formation professionnelle classique. Fondées sur une pédagogie du "faire pour apprendre", elles permettent aux jeunes d'acquérir des compétences en conditions réelles tout en répondant aux besoins des entreprises locales. Le point avec Patrick Carret, directeur général de la fédération nationale des écoles de production.
Le Quotidien de la formation : Quelle est l'origine des écoles de production et quelles sont leurs missions principales ?
Patrick Carret : La première école de production a été créée en 1882 à Lyon. Leur première mission consiste à former de façon très opérationnelle des jeunes dès 15 ans, quel que soit leur parcours scolaire antérieur, à l'aide des commandes transmises par les entreprises locales. L'objectif est de leur permettre d'intégrer les entreprises du territoire, sur des métiers en tension. Il existe 71 écoles de ce type aujourd'hui en France et sept projets d'ouverture pour la rentrée scolaire prochaine dont un projet en Guadeloupe. Le développement de nos écoles s'est accéléré depuis l'inscription des écoles de production dans la loi du 5 septembre 2018 (« liberté pour choisir son avenir professionnel ») et le soutien de l'État. Le nombre d'école a été multiplié par 3 en 6 ans et devrait atteindre 100 écoles en 2028. La croissance la plus élevée est attendue en Ile de France.
En quoi votre modèle éducatif se distingue-t-il des autres systèmes de formation professionnelle en France ?
Le modèle de formation repose sur la pédagogie du « faire pour apprendre ». Au sein d'un lieu unique, celui de l'école de production, les jeunes vont à la fois apprendre un métier mais également le savoir-être professionnel tout en préparant un diplôme de l'Éducation nationale. Nos structures sont dotées d'ateliers identiques à ceux des entreprises de leur territoire (usinage, chaudronnerie, textile, menuiserie, métallerie, restauration, réparation automobile, espaces verts, maraichage..) afin de mettre les jeunes en conditions réelles de production pour apprendre leur métier. Les élèves, sous statut scolaire, préparent un diplôme de CAP ou de bac pro. Les écoles de production représentent donc une voie complémentaire entre les lycées professionnels et les centre de formation d'apprentis.
Quels sont les avantages concrets de cette approche pour les élèves et pour les entreprises partenaires ?
Le premier avantage concret repose sur la motivation du jeune, qui se sent responsabilisé lorsqu'il doit réaliser une commande pour une entreprise, puisque cette commande possède une véritable valeur. Ces jeunes, qui ont pu se sentir dévalorisé dans leur passé scolaire, vont développer une véritable confiance en eux et en leurs capacités. L'objectif poursuivi demeure toujours celui de l'excellence car le cahier des charges transmis par l'entreprise via la commande est un cahier des charges professionnel. Ainsi, les jeunes, accompagnés par leur maitre-professionnel, doivent répondre parfaitement aux exigences du monde professionnel. L'apprentissage est réalisé en respectant le rythme de progression propre à chaque élève, avec le droit à l'erreur, mais avec un seul résultat possible : la qualité attendue par les professionnels.
Quels sont les taux d'insertion professionnelle des élèves formés dans vos écoles ?
Les taux de sorties positives sont de 94 %. Les jeunes peuvent ensuite poursuivre leur formation au-delà du CAP ou du bac pro enseigné dans l'école de production, généralement en apprentissage, ou intégrer le monde professionnel, très souvent dans une des entreprises partenaires de l'école.
Source : Centre Inffo - 31 05 2025







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