Une campagne de communication et des solutions pour valoriser les métiers du secteur privé de la santé

Dans sa campagne de promotion des métiers, Opco Santé met l'accent sur les expériences individuelles pour aider les jeunes et les personnes en reconversion à se projeter dans les métiers de la santé, du social, du handicap et du grand âge. Cette opération de communication vise aussi à faire connaître les différentes voies d'accès à ces métiers, dont l'alternance.

« Les diplômés de la vie ». C'est l'accroche choisie par Opco Santé pour promouvoir les métiers du secteur privé de la santé. « Maîtrise en papy-sitting », « master en petits bobos », » doctorat en soutien de petit frère », « licence en transfert de fauteuil roulant »… : « cette campagne décalée, montre qu'à travers son expérience personnelle, chacun acquiert des compétences qui peuvent s'avérer utiles pour s'épanouir dans les métiers de nos secteurs d'activités », explique Jean-Pierre Delfino, directeur général d'Opco santé. Lancée en avril, cette opération de communication comprend des vidéos diffusées sur Internet mais aussi de l'affichage et des spots radio. Objectif : susciter l'attention et orienter les jeunes et les personnes en reconversion vers le site Internet « Diplômés de la vie » qui détaille les métiers qui relèvent du périmètre d'Opco Santé - grand-âge, soin, social ou handicap, etc. -, et les différentes voies d'accès parmi lesquelles la formation en alternance.

Alternance : la donne change

Dans le périmètre d'Opco Santé (27 000 établissements employant un million de salariés), la culture de l'alternance était peu répandue jusqu'à la réforme de 2018. Les quelque 1 500 contrats en alternance recensés à l'époque préparaient pour la plupart à des métiers périphériques à la santé comme les fonctions support. Avec la réforme, l'alternance a pris de l'ampleur et a passé le cap des 17 000 contrats en 2023, dont 15 515 contrats en apprentissage et 2 237 contrats de professionnalisation. Ces derniers sont souvent mobilisés pour des publics en seconde partie de carrière qui se lancent dans une reconversion professionnelle, précise Jean-Pierre Delfino. Dans ce contexte, la suppression de l'aide exceptionnelle à l'embauche pour les contrats de professionnalisation signés depuis le 2 mai n'est pas une bonne nouvelle pour l'opérateur de compétences. « Nous allons suivre de près l'impact de cette mesure sur les stratégies de recrutement, d'autant que depuis 2023 nous sommes dans une trajectoire en baisse : le nombre de contrats de professionnalisation a diminué de 5 % par rapport à 2022 », observe Jean-Pierre Delfino. Pour l'apprentissage, les chiffres restent stables entre 2022 et 2023.

Des solutions pour financer des formations longues

Pour autant, l'alternance reste « une voie d'accès à l'emploi essentielle ». Le directeur général d'Opco Santé en est convaincu. L'opérateur de compétences entend donc poursuivre ses efforts pour mobiliser les employeurs et bâtir des solutions destinées à recruter des jeunes et à proposer des évolutions de carrières aux personnes qui rejoignent le secteur privé de la santé. Dans cette logique, Opco Santé s'est rapproché des associations Transitions Pro il y a quelques années. Ces partenariats permettent de construire des parcours de formation de plus de deux ans en mobilisant les financements du projet de transition professionnel (sur un an) et de la Pro-A ou des fonds mutualisés de branche (pour les deux années suivantes). En deux ans, 214 formations - d'infirmiers principalement - ont été financées grâce à ces alliances. Une solution intéressante qui ne suffit pas à elle seule à résoudre les besoins de recrutement dans des métiers très techniques tels que celui d'infirmier, estime Jean-Pierre Delfino.

Le « parcours spécifique », une solution pour évoluer

Une autre solution émerge : le « parcours spécifique », une nouvelle voie d'accès au métier d'infirmier entrée en vigueur en 2023 que l'opérateur de compétences compte expérimenter à partir de la rentrée. Il s'agit de proposer à des aides-soignants ayant déjà une expérience significative d'évoluer vers le métier d'infirmier en suivant un parcours adapté, « une  formule qui permet d'alléger le coût de la formation et de financer davantage de parcours à budget constant », explique le directeur général d'Opco Santé. En pratique, après une phase de positionnement, les candidats se verront proposer un programme de trois mois en lieu et place de la première année de formation et pourront ensuite intégrer le parcours classique les deux années suivantes.

Source : centre Inffo - 21 05 2024