Opcommerce : plan d'action pour développer l'alternance et viser une progression de 15 % en 2021

Après une année record en 2020 en matière d'alternance, l'Opcommerce vise à faire croître encore le nombre de contrats d'apprentissage et de professionnalisation de 15 % en 2021, pour atteindre 75 000 contrats d'alternance. Pour ce faire, l'opérateur de compétences du secteur du commerce a détaillé, lors d'une conférence de presse organisée le 18 mai 2021, son plan d'action qui passe notamment par l'information des TPE-PME sur l'alternance par le biais d’un centre de relation clients doté de 20 salariés.

Alors que l’apprentissage a progressé d’environ 40 % en 2020 au niveau national dans un contexte marqué par la crise sanitaire, il a enregistré une hausse de 264 % dans le secteur du commerce, selon les chiffres communiqués par l’Opcommerce à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 18 mai 2021.

"On s’en félicite, c’est impressionnant, on n’attendait pas un tel succès", relève la vice-présidente de l’opérateur, Chrystelle Derrien (CFDT), tout en précisant que les aides exceptionnelles à l'embauche d'alternants mises en place par le gouvernement dans le cadre du volet Jeunes du plan de relance ont contribué à cette dynamique.

+264 % contrats d’apprentissage en 2020

Dans le détail, les entreprises du commerce ont accueilli 65 814 alternants en 2020, contrats d’apprentissage et de professionnalisation confondus. Parmi eux, la majorité est des contrats d’apprentissage (69 %), soit 45 722 contrats, en hausse de 264 % sur un an. À l’inverse, les contrats de professionnalisation sont au nombre de 20 092, en baisse de 25 % sur un an.

Cette baisse des contrats de professionnalisation dans le secteur du commerce est moins forte qu’à l’échelle nationale où elle atteint près de 50 %. Au total, "2020 a été une année record pour l’alternance", observe Chrystelle Derrien. "On a engagé pour 600 000 millions [d’euros] pour les 65 000 contrats en alternance - apprentissage et contrats de professionnalisation confondus -, auxquels il faut ajouter 200 millions très exceptionnels, liés au refinancement du stock récupéré en janvier 2020 ; donc, au total ça fait plus de 800 millions d’euros engagés pour les jeunes en alternance", complète le directeur général, Philippe Huguenin-Génie, en précisant que les comptes doivent encore être approuvés par le conseil d’administration.

objectif de 75 000 contrats d’alternance en 2021

L’enjeu pour 2021 est de poursuivre cette dynamique en enregistrant une progression annuelle de près de 15 % pour atteindre 75 000 contrats d’alternance. Un objectif en bonne voie puisqu’au 30 avril 2021 l’Opcommerce a déjà enregistré 14 700 contrats d’apprentissage (contre 2 600 à la même période en 2020) et 3 270 contrats de professionnalisation (contre 4 200 l’année précédente). "On est déjà sur une tendance extrêmement forte", commente Chrystelle Derrien.

Reste à trouver à la fois d’autres jeunes et d’autres employeurs. Côté jeunes, "on cherche des moyens de flécher les jeunes vers les métiers du commerce", explique Véronique Allais (FCD), la présidente de l'Opcommerce qui observe que certains commerces ont des difficultés à recruter des alternants. Côté employeurs, "nous n’avons encore que 20 % de nos adhérents qui recourent à l’alternance chaque année, donc il en reste encore 80 % qui ne l’utilisent pas", relève pour sa part Philippe Huguenin-Génie qui précise que la grande distribution et la branche des fruits et légumes, épicerie et produits laitiers embauchent environ la moitié des alternants. Si cette dernière est constituée de petites structures de moins de 10 salariés, la plupart des TPE-PME s’emparent encore timidement de l’alternance.

"Les grandes entreprises jouent le jeu de l’alternance, mais on est convaincus qu’il y a un gisement d’emplois en alternance dans les petites entreprises", estime Philippe Huguenin-Génie. C’est notamment pour aller chercher ces petites entreprises que l’Opcommerce déploie en 2021 un plan d’action dédié à l’alternance. "C’est un travail de fourmi, insiste le directeur général. Ce n’est pas comme quand Système U ou Castorama embauche des alternants à coups de centaines. Dans les petites entreprises, c’est un par un et il faut une prise en charge beaucoup plus importante."

création d’un centre de la relation clients

Dans le détail, le plan d’action décidé par l’Opcommerce pour l’année 2021 se divise en trois axes, à savoir "apporter un conseil RH à forte valeur ajoutée" et "garantir une relation clients de proximité" à destination des entreprises, mais aussi "promouvoir une alternance de qualité" à destination des jeunes, énumère Véronique Allais. "De nouveaux moyens humains et matériels ont été déployés, avec en particulier la création d’un Centre de relation clients, qui est d’ores et déjà totalement opérationnel, détaille Chrystelle Derrien à propos des actions déployées pour les entreprises. Ce centre est composé de 20 collaborateurs. Il est uniquement dédié à la promotion de l’offre de services de l’Opcommerce et au conseil de premier niveau auprès des TPE-PME. Bien évidemment, en fonction des périodes de l’année, et en particulier du mois de juin à octobre, ce nouveau service sera particulièrement dédié à l’alternance."

"Ce centre de la relation clients c’est pour 'aller vers', c’est-à-dire que c’est pour prospecter, précise Philippe Huguenin-Génie. La partie appel des entreprises, on le gérait déjà dans notre organisation traditionnelle. On a vu qu’on n’arrivait pas à dégager assez de temps pour faire des appels sortants. C’est pour ça qu’on a isolé cette fonction dans le centre de la relation clients qui est dédié à de l’information sortante, dans la logique de prospection et de contact avec les petites entreprises." Pour faciliter ce contact, l’Opcommerce a également travaillé à la refonte du portail web services 'Partenaire' et web services 'Entreprise' dans l’objectif de simplifier les démarches administratives des entreprises, mais aussi des organismes de formation et des CFA.

généralisation d’un label qualité

Pour diriger davantage de jeunes vers l’alternance, l’Opcommerce compte par ailleurs développer sa stratégie partenariale. Afin de "favoriser un sourcing inclusif", l’opérateur se fixe pour objectif de "renforcer les partenariats sur chaque territoire (Epide, E2C, Missions locales, Agefiph, Pôle emploi…)". Dans le but de "renforcer les actions de promotion des métiers du commerce", l’opérateur vise en outre à "nouer des partenariats avec les Conseils régionaux qui ont désormais en charge de coordonner les missions et les actions d’orientation". Deux conventions ont déjà été signées avec la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté, l’Opcommerce est en train de travailler avec d’autres régions pour conclure de nouvelles conventions.

Pour les jeunes formés en alternance, l’opérateur vise à réduire le taux de rupture des contrats en le faisant passer en dessous de son niveau constaté à fin mars 2021 sur les contrats signés en 2020, à savoir 13 %. Dans un même souci de garantir une meilleure qualité de l’alternance, l’Opcommerce va généraliser une expérimentation conduite en Bourgogne Franche-Comté auprès de huit organismes consistant à les labelliser "École du commerce de demain" dès lors qu’ils respectent un certain cahier des charges. Objectif : atteindre quatre à cinq partenaires labellisés dans chaque région en 2022.

Source : AEF 19 05 2021