« Les écoles de production seront soutenues » (Carole Grandjean)
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- 27 juin 2023
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Ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnel, Carole Grandjean a affirmé son soutien au modèle pédagogique très particulier des écoles de production, lors de sa visite de l’école de production O’Tech, située à Compiègne (Oise), vendredi 23 juin. Elle a évoqué une fenêtre législative début 2024, visant à conforter ce modèle.
« Les écoles de production sont vraiment une option particulière offrant une grande agilité pour certains jeunes, parfois encore des pioupious sortant de l’enfance. Elles offrent un vrai développement personnel et professionnel. On y croit très fort. On accompagne et accompagnera le modèle avec bienveillance et exigence », a déclaré Carole Grandjean, lors de sa visite, vendredi 23 juin, de l’école de production O’Tech, située à Compiègne (Oise).
10 millions d’euros de l’Etat
Et pour appuyer ses dires, elle rappelle que ces écoles de production ont une reconnaissance et un cadre juridique depuis la loi « avenir professionnel » du 5 septembre 2018, que le financement d’État est passé de 4,75 à 10,5 millions d’euros entre 2020 et 2023. Elles sont éligibles au contrat d’engagement jeunes; une convention de financement d’Etat court de 2022 à 2025, et ces établissements ont reçu des subventions en 2021-2022 pour passer le choc du Covid.
Inquiétudes sur la pérennité des écoles de production
Les représentants de ces écoles ont néanmoins fait part d’inquiétudes sur leur pérennité, « car c’est bien de voir à 3 ans, mais on espère être là pour 50 ou 100 ans, car les besoins en compétences des entreprises notamment industrielles vont aller croissants : usinage, chaudronnerie, automobile, joaillerie…», alerte Olivier Lemaire, chef de projet puis secrétaire de l’association O’tech, en charge du marketing chez Poclain (équipementier industriel). Lequel a été avec Safran et Constructions mécaniques de Charmant à l’origine de la création de O’Tech à Compiègne en 2021. Illustration des besoins : le nombre de jeunes accueillis par O’Tech est passé de 20 à 70 entre 2021 et 2023.
En réalité, avant même cette visite de terrain, une séance de travail technique et financier avec la fédération de ces écoles était déjà envisagée, sous quinzaine à venir, pour au besoin être au rendez-vous législatif début 2024.
Pleinement en production
Il faut dire que le modèle pédagogique des écoles de production est particulier. Elles accueillent des jeunes dès 15 ans (jusqu’à 20 ans), sous statut scolaire, avec un emploi du temps de 35 heures par semaine dont 24 en atelier et le reste en enseignement de culture générale (CAP et bac pro sont visés). Les jeunes travaillent en réponse aux commandes réelles passées par les entreprises : ils sont donc plongés pleinement et quasi exclusivement dans l’acte de production pour des clients, « à la différence de CFA et de lycées professionnels », argumente Dominique Gardy, président de O’Tech. Chaque jeune diplômé reçoit de 3 à 6 offres d’embauche, « du fait d’une technicité exceptionnelle », assure Jean-Hughes Laurent, directeur de O’Tech.
Troisième voie professionnelle
Ce modèle hybride est financé à un tiers par l’État, un tiers par la région et un tiers par les commandes. 52 écoles existent à ce jour, 13 ouvrent en septembre, et la centaine est visée pour 2028. 1500 jeunes sont aujourd’hui dans ces écoles. « C’est une troisième voie, à coté des lycées professionnels et de l’apprentissage, qui tient à continuer à offrir une entrée avant 16 ans sous statut scolaire », indique Patrick Carret, directeur général de la fédération. « La qualité d’insertion professionnelle est impressionnante », reconnaît un représentant de la mission locale.
Source: Centre Inffo - 27 06 2023







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