Les E2C développent des projets en direction de nouveaux publics

Le réseau des écoles de la 2è chance (E2C) a présenté son bilan pour l’année 2022, marquée notamment par la mise en place du CEJ (contrat d’engagement jeune). Il a évoqué ses projets auprès de nouveaux publics : collégiens décrocheurs et adultes bénéficiaires du RSA.

Après deux années de baisse de fréquentation liées au Covid, les écoles de la 2ème chance (E2C) ont retrouvé des volumes d’avant crise, « avec 10 500 entrées en 2022 et un total de 15 000 stagiaires accompagnés », expliquait Alexandre Schajer, président du réseau E2C lors de la présentation du bilan annuel. Six nouveaux sites ont été créés en 2022 en vue d’accueillir 17 000 jeunes au total.

Des orientations freinées par le « CEJ »

Le président constate néanmoins que la mise en place du contrat d’engagement jeune (CEJ) « a freiné l’orientation de jeunes en E2C par les missions locales ». Bien que les deux dispositifs ne soient plus en concurrence, « il a fallu du temps pour que les conseillers sachent qu’ils pouvaient nous orienter des jeunes en CEJ ». Une convention de partenariat a depuis été signée avec l’UNML et avec Pôle emploi pour préciser les choses.

Durant l’année 2022, la part de stagiaires mineurs a beaucoup augmenté pour atteindre 30% du public des E2C. Les bacheliers, surtout issus d’un bac professionnel, représentent 6%. Le taux de « sorties positives » s’est maintenu à 63%, dont 23% se font vers l’emploi, 22% vers la formation qualifiante, et 18% vers l’alternance.

Pour les jeunes ayant déjà un projet défini, les E2C ont créé une quarantaine de « parcours spécialisés », afin de les former tout de suite aux premiers gestes du métier. « Nous l’avons fait avec des entreprises et avec trois branches professionnelles – logistique, agroalimentaire, et BTP, et cela aboutit à 80% de sorties positives », précise le président.

Expérimentation France Travail

Les projets en cours touchent notamment à l’expérimentation « France Travail », qui vise à proposer aux bénéficiaires du RSA 15H à 20H d’activité hebdomadaires. Alors que plusieurs E2C ont déjà, par le passé, accompagné un public adulte bénéficiaire du RSA, « avec de bons résultats », le réseau a proposé son offre d’accompagnement aux territoires expérimentateurs. « On adapterait l’accompagnement en mettant l’accent sur certains freins, sur certaines compétences, avec une équipe pédagogique et des ateliers dédiés, et avec 30% d’alternance », explique Alexandre Schajer, qui espère le feu vert d’au moins cinq départements.

Les E2C rappellent qu’elles souhaitent être associées à la gouvernance locale du CEJ et de France Travail.

Auprès des collégiens décrocheurs

L’autre expérimentation, lancée le 5 avril avec les 12 E2C de Lorraine, concerne les collégiens décrocheurs. « Dans le cadre d’un accord signé avec l’éducation nationale, les collégiens repérés comme en voie de décrochage pourront être accompagnés quelques mois dans le cadre d’une « tri-alternance », c’est-à-dire une semaine d’école (français, maths), une semaine d’ateliers E2C (vie de la cité, confiance en soi, etc.), et une semaine en entreprise », poursuit-il. Ils pourront à cette occasion, découvrir des formations professionnelles.

Ce test pourrait intéresser le ministère pour accompagner les décrocheurs de lycée professionnel…

Source : Centre Inffo - 11 04 2023