Le Medef s’engage pour la réforme des lycées professionnels
- Administrateur
- 1 déc. 2023
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Développer les coopérations entre le monde éducatif et les entreprises. C’est l’un des objectifs de la réforme qui se déploie progressivement pour revaloriser la voie professionnelle. Des synergies auxquelles entend contribuer le Medef, comme l’a rappelé Patrick Martin, son président, lors de sa visite au lycée professionnel Marcel Deprez qui prépare aux métiers de l’électronique à Paris. « Je suis convaincu que la formation, les compétences et le rapprochement entre le monde éducatif et les entreprises sont des enjeux fondamentaux pour relever les défis auxquels nous faisons face », a-t-il indiqué aux représentants d’une dizaine de lycées professionnels et aux employeurs présents lors de cette rencontre. La mobilisation des entreprises ne doit pas se limiter à la Semaine école-entreprise dont la 24ème édition se termine le 1er décembre, elle doit, selon lui, se prolonger dans la durée pour réussir la mise en œuvre de la réforme des lycées professionnels qui « est déterminante pour notre pays et la vie de nos entreprises. »
Réussir les immersions en entreprises
Accueillir en stage des lycéens mais aussi des collégiens de 3ème est un des axes d’engagement. Le Medef vient de lancer une campagne de communication sur ce thème afin d’inciter les entreprises à ouvrir leurs portes. « Si nous n’accueillons pas les jeunes en stage, nous aurons les pires difficultés à les convaincre que c’est là que se trouve leur avenir », souligne Patrick Martin. Quand ces immersions en entreprises se déroulent bien, « les lycéens en reviennent transformés, ils gagnent en maturité », constate Olivier Tang, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques au lycée Galilée à Paris. La clé de la réussite, selon les représentants des lycées, est de travailler en amont pour aider les jeunes à acquérir les codes de l’entreprise et pour préparer les périodes de mise en situation professionnelle avec les enseignants lors de visite d’entreprises. Du côté des employeurs, Christophe Harrigan, PDG de la Mutuelle générale, insiste sur la nécessité de faire des bilans de fin de stage pour identifier les compétences qui manqueraient aux jeunes, enrichir, si besoin, les formations et améliorer l’accueil des stagiaires en entreprise.
Adapter les formations aux besoins en compétences
Depuis la rentrée, les employeurs ont un point de contact dans chaque établissement : les bureaux des entreprises qui ont pour mission de nouer des partenariats avec le tissu économique local afin d’accompagner, entre autres, les jeunes dans la recherche de stage mais aussi de recenser les besoins des entreprises en vue d’adapter l’offre de formation. Ce dialogue de proximité est important selon le président du Medef, sachant que « les problématiques de formation s’appréhendent au niveau des bassins d’emplois ». Les comités locaux écoles entreprises (CLEE) qui réunissent des représentants de l’éducation au-delà des lycées professionnels ainsi que des acteurs du monde économique et social au sein d’un même territoire sont d’autres espaces de synergies possibles. C’est par ce biais que la Compagnie du SAV a créé cette année, en partenariat avec le lycée Galilée à Paris, une mention complémentaire en production et réparation de produits électroniques. Dans un secteur qui fait face à des tensions de recrutements, l’objectif de ce cursus était « de construire une formation qui puisse intéresser les jeunes, de les faire monter à bord rapidement et de leur proposer un CDI à la clé », explique Laurent Falconieri, directeur général de l’entreprise. Cette spécialisation va maintenant être déployée dans d’autres régions. Au-delà de la création de cursus complémentaires, il est important « d’avoir des réflexions approfondies et de travailler très en amont à l’élaboration de la carte des formations en prenant en compte la diversité du tissu économique d’un territoire à l’autre », souligne Patrick Martin.
Aider à les jeunes à s’orienter, une mission clé
Autre axe d’engagement des entreprises : l’information sur les métiers et autres actions contribuant à l’orientation des jeunes. Elles sont essentielles pour casser les stéréotypes, susciter des vocations notamment dans des secteurs méconnus comme ceux de l’industrie, et faciliter les parcours, estime Christophe Kerrero, recteur de l’académie de Paris : « quand les jeunes ont une idée du métier qui les intéresse, la motivation rejaillit dans toutes les disciplines. » Idéalement, ces découvertes des métiers doivent se faire en deux temps : en troisième pour s’orienter dans une voie et en seconde pour préciser son projet, choisir un bac et envisager une poursuite d’études, suggère le représentant d’un lycée. Pour amplifier les coopérations dans ce domaine, le rectorat de Paris va signer le 1er décembre, des conventions avec plusieurs entreprises. Objectif : « structurer et professionnaliser les actions de présentation des entreprises et de découverte des métiers », précise Christophe Kerrero. Les synergies engagées dans le cadre de ces conventions permettront d’informer 12 000 collégiens cette année et 40 000 en trois ans.
Source : centre Inffo - 01 12 2023
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