Grand-Est : sur-mesure pour les besoins en compétences des entreprises

Le Grand Est souffre, comme toutes les régions, d’une pénurie de conducteurs de bus. C’est à Mulhouse (Haut-Rhin), fin juin, que le directeur général de l’opérateur de transport urbain Transdev France et la déléguée générale de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) lançaient un tour de France de recrutement de conducteurs de bus. Une opération « séduction » en direction des candidats. En parallèle, la région s’est associée à Transdev pour une opération spécifique de formation de douze demandeurs d’emploi, dans le Sundgau, un territoire plutôt rural du sud du Haut-Rhin, identifié comme le plus touché par les difficultés de recrutement des chauffeurs.

Promotion des métiers

Pour ce faire, « nous avons assoupli nos modes opératoires. L’entreprise a pu choisir son organisme de formation et en contrepartie, a joué le jeu de faire la promotion de ses métiers, à travers notamment des capsules vidéo », explique Valérie Debord, première vice-présidente, déléguée à la formation de la région Grand Est. C’est l’organisme de formation spécialisé dans le transport et la logistique Aftral qui a été désigné. Un exemple qui illustre l’orientation des politiques de formation et d’emploi du conseil régional vers une offre de plus en plus sur-mesure.

Contrat de professionnalisation de six mois

« Il n’y pas une, mais plusieurs solutions pour trouver des candidats, qui nécessitent d’être déclinées sur chaque bassin de vie, la situation n’étant pas la même dans le sud des Ardennes que dans le Grand Nancy. Il faut être proche des spécificités des demandeurs d’emploi et des entreprises », souligne encore Valérie Debord. Dans le Nord Alsace, plutôt proche du plein emploi, la région travaille avec les lycées professionnels pour les orienter vers les métiers en tension. Dans les Ardennes, à Challerange, le conseil régional a travaillé en tandem avec Nestlé, pour former de nouveaux opérateurs, dont des conducteurs de machines automatisées. La formation de deux mois se prolongeait par un contrat de professionnalisation de six mois dans l’entreprise. Avec l’objectif pour les stagiaires de valider un CQP de l’industrie laitière et de décrocher un CDI dont les conditions ont été revues à la hausse, avec un salaire sur 13,5 mois. « Nous avons assuré le volet formation et l’entreprise a offert, en face, un meilleur salaire, ce qui lui a permis de recruter », détaille Valérie Debord.

Métiers en tension

Autre exemple d’une opération sur-mesure pour permettre de trouver des candidats, un montage financier entre les fonds de la région et un OPCO pour former et recruter 17 personnes dans une bijouterie, à Epinal (Vosges). La politique de formation est axée vers les métiers les plus en tension. Le nombre de places dans les formations d’aides-soignants dans le Grand Est a ainsi doublé entre 2019 et la rentrée 2023. En 2022, 45 500 demandeurs d’emploi ont été formés dans le Grand Est, dont 63 % ont trouvé un travail.

Source : Centre Inffo - 30 08 2023