Gestion des parcours professionnels à l’Afpa, un chantier d’envergure
- Administrateur
- 7 févr. 2023
- 3 min de lecture
L’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) s’est dotée, au mois de septembre, d’un accord de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP). Sa mise en œuvre sera longue et compliquée.
De la cartographie des emplois à l’accompagnement des mobilités, de l’accueil des nouveaux embauchés à la retraite progressive, l’accord de GEPP de l’Afpa, signé pour quatre ans, « balaie tout le parcours professionnel des salariés », déclare Olivier Cagnac. Le DRH (directeur des ressources humaines) de l’Afpa précise d’emblée que « tout ce qui est écrit n’est pas opérationnel ». De son côté, Valérie Beaulieux Foucault, déléguée CFE-CGC, signataire avec le CFDT, compare cet accord de 56 pages fourmillant d’intentions à une « loi sans décret d’application ». Ensemblier de l’inclusion Les signataires ambitionnent de faire de l’agence « l’opérateur de référence et l’ensemblier de l’inclusion et de la promotion sociale par l’emploi ». A côté de sa mission historique de formation professionnelle, l’Afpa remplit désormais une mission de service public d’accompagnement de publics éloignés de l’emploi. Cette mission représente un tiers de son chiffre d’affaires, selon Valérie Beaulieux Foucault. Cartographie des métiers d’ici fin 2023 Un des enjeux de la GEPP est donc d’adapter les compétences des salariés, dont la moyenne d’âge est élevée (64% ont plus de 50 ans) et qui démissionnent peu, aux évolutions des demandes auxquelles l’agence doit répondre. La première disposition de l’accord, et qui conditionne les autres, est de prévoir une cartographie des métiers des 7 000 salariés, dont il faudra également évaluer les perspectives. Sur les 67 métiers, 15 « filières » ont déjà été cartographiées, selon Olivier Cagnac, qui espère avoir terminé « fin 2023 ». Une échéance « peu crédible », selon Valérie Beaulieux Foucault. Elle pointe la faiblesse des moyens dédiés. « Trois salariés et un cabinet extérieur (ConvictionsRH) », signale, confiant, le DRH. CPF des métiers en tension abondés de 50% Un autre enjeu de l’accord est de faire des salariés des acteurs de leur évolution professionnelle. « A nous de leur montrer les chemins possibles », explique Olivier Cagnac. Plusieurs dispositions vont dans ce sens. Les offres d’emplois seront publiées ; les CPF des métiers « en tension » et des salariés visant une qualification seront abondés de 50% (enveloppe de 300 000 euros dédiée) ; les mobilités (« internes en priorité », dixit le DRH, mais aussi externes avec possibilité de retour et géographiques) seront encouragées ; l’offre de formation sera visible dans une « université des talents ». « Je ne suis pas inquiet pour le budget formation [5,49% de la masse salariale] mais j’aimerais que chaque salarié ait accès à une offre adaptée à son emploi », explique Olivier Cagnac qui se plaint de ne toujours pas disposer du plan pour 2023. Objectif : +15% d’alternants L’accord de GEPP comporte enfin un chapitre sur la « transmission des savoirs entre générations ». Il comprend des mesures de maintien des seniors (retraite progressive et temps partiel avec maintien des cotisations) ; des abondements de CPF pour les jeunes et les seniors qui s’engagent dans une démarche de transmission ; un objectif de progression de 15% du nombre d’alternants dans les effectifs (de 238 à 274). Un objectif déjà atteint, selon la déléguée CGC. Elle juge l’idée positive à condition que les apprentis n’occupent pas des emplois non pourvus. « Il y a des abus », selon elle.
Source : Journal des entreprises - 07 02 2023
Commentaires