Quand la ludopédagogie gagne du terrain (Learning show 2022)
- Administrateur

- 27 oct. 2022
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Manettes en mains, des participants à l’atelier « Jeu vidéo & formation » s’afférent à préparer des litres de soupe à l’oignon sur l’écran. A tour de rôle, deux équipes s’affrontent, leurs membres collaborent, se répartissent les rôles, gagnent en efficacité pour au final acquérir de nouvelles compétences culinaires… virtuelles. Objectif de la session atteint. Chacun a appris. Le debriefing le confirme. Attention à l’effet de mode « Lorsque j’ai démarré il y a 15 ans, la ludopédagogie n’était pas aussi bien vue qu’aujourd’hui. Il y a un réel engouement. Mais la méthode doit être utilisée à bon escient pour éviter l’effet de mode et être oubliée dans dix ans », prévient Suzon Beaussant, experte en serious-game et fondatrice de la société Evolud’. Acquérir des savoir-être Choisir le jeu en formation professionnelle ne relève pas de la recette miracle. L’usage, pour être profitable à l’apprenant, doit se faire dans des cas précis. « Le jeu, pour acquérir des savoir-être, c’est super ! Tous les jeux mettent en œuvre, dans des degrés divers, des savoir-être transverses à d’autres formations : la communication, la gestion du stress, l’analyse, etc. Ça peut aussi fonctionner pour acquérir de nouveaux savoir-faire, en détournant des jeux existants ou avec un serious-game sur mesure. » Réactiver des compétences Elle poursuit : « la ludopédagogie est aussi très utile pour réactiver des compétences déjà apprises par le passé. Mais je déconseille dans l’apprentissage de nouveaux savoirs : l’apprenant pourrait être mis en difficulté s’il ne sait pas jouer. Il risque de décrocher de l’activité. » Son binôme, l’enseignant-chercheur lillois Julian Alvarez, complète : « on peut, dans l’absolu, acquérir du savoir par un jeu, mais ce n’est pas la méthode la plus efficace. L’investissement en temps est trop important pour un retour en acquisition de compétences pas génial. » Des étapes à respecter Les deux intervenants insistent sur un point essentiel à leurs yeux : une fois le média du jeu choisi, la session de formation doit suivre une série d’étapes incontournables. Avant, pendant et après. « Le formateur doit préparer sa séquence en amont, pas question de découvrir comment on joue le jour J ! La séquence de jeu doit être introduite, il faut accompagner son démarrage, avec du storytelling par exemple. Le cadre doit être posé. C’est important pour que l’apprenant se sente à l’aise, car il sort de son cadre habituel. Ne pas hésiter à l’aider ! Bien sûr, le formateur anime, et donne quelque chose à faire aux observateurs. Et enfin le debriefing, la phase de capitalisation, est essentielle. Pas de séquence ludopédagogique sans elle. Sinon, on ne sait pas ce que l’on apprend. » Debriefing en quatre questions Julia Alvarez propose une alternative sous forme de quatre questions. « Qu’avez-vous ressenti ? Quelle stratégie avez-vous développé dans le cadre du jeu ? Que pensez-vous appris ? Et que pourrait-on faire pour améliorer l’activité la prochaine fois ? »
Source : Centre Inffo - 25 10 2022







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