top of page

REVUE DE

TERRITOIRE

Veille & Réglementation
Réseau des GRETA de Lorraine
  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube

GLE : Le recycleur de textile américain Circ veut investir 450 millions d’euros à Saint-Avold, en Moselle

Start-up industrielle basée à Danville, dans l’État de Virginie aux États-Unis, Circ veut faire sortir de terre sa première usine en Moselle, sur la plateforme chimique Chemesis de Saint-Avold. La jeune pousse entend démontrer sa capacité à recycler 70 000 tonnes de textiles par an pour produire 45 000 tonnes de fibres coton et 25 000 tonnes de matières synthétiques.


C’est la grosse annonce du sommet Choose France dans le Grand Est. Installée à Danville, dans l’État de Virginie aux États-Unis, la start-up industrielle Circ, opérant dans le recyclage du textile, a choisi la plateforme chimique Chemesis de Saint-Avold, en Moselle, pour construire sa première usine. Un investissement estimé à 450 millions d’euros, pour une usine qui devra être capable de traiter 70 000 tonnes de textiles pour produire 45 000 tonnes de fibres coton et 25 000 tonnes de matières synthétiques. L’équipe de Circ estime que son procédé est "révolutionnaire", dans le sens où il devra permettre de "transformer le problème des déchets de l’industrie de la mode en une boucle d’économie circulaire". Le feu vert administratif est attendu pour fin 2026, quand la mise en service de l’usine pourrait intervenir courant 2028.

Séparer les fibres usagées pour en faire des neuves

Concrètement, la start-up américaine estime être la seule entreprise au monde à avoir démontré sa capacité à "recycler des mélanges de polyester et de coton" et à récupérer "les deux fractions pour en faire des textiles", précise la société dans un communiqué. Mélangeant actine mécanique et procédé chimique, le procédé développé par Circ consiste, après une étape de broyage des textiles, à séparer sous pression grâce à une chimie qualifiée de "responsable" les fibres synthétiques, comme le polyester, de la cellulose, pour en faire des produits utilisables comme s’ils étaient neufs. Circ revendique des collaborations avec des marques de prêt-à-porter telles que Zara, Mara Hoffman, United Arrows ou encore Christian Siriano.

Près de 100 millions de dollars levés

Dirigé par Conor Hartman, le recycleur américain a bouclé, en mars 2025, un nouveau tour de table pour 25 millions de dollars, portant le total des fonds rassemblés à près de 100 millions de dollars. Ce tour a été mené par le fonds franco-britannique Taranis, via son fonds Carbon Ventures, avec le soutien d’investisseurs déjà présents au capital, notamment Inditex, la maison mère de Zara, soit l’un des plus grands détaillants de mode au monde, et Avery Dennison, une entreprise de dimension mondiale opérant dans la science des matériaux et des solutions d’identification numérique. En 2022, les dirigeants de Circ ont réussi à convaincre le fonds de capital-risque de Bill Gates, Breakthrough Energy Ventures, de mener un tour qui a permis de rassembler 30 millions de dollars.

Une loi pour faciliter l’approvisionnement

Les dirigeants de Circ expliquent avoir retenu la France pour sa position avancée au sujet de la collecte et du recyclage des vêtements usagés. D’après les données rassemblées par l’éco-organisme ReFashion, sur les 800 000 tonnes de vêtements mis sur le marché en France chaque année, environ 30 % sont collectés. Aux États-Unis, cette collecte est encore embryonnaire. Mais en France, faute de débouchés existants sur le territoire, 80 % de cette collecte est exportée vers l’Asie ou l’Afrique. Au final, moins de 25 % des vêtements collectés est effectivement recyclé : entre 3 000 et 6 000 tonnes de vêtements terminent leur carrière en chiffons d’essuyage pour l’industrie ou encore sont effilochés pour fabriquer des isolants phoniques et thermiques pour le bâtiment et les transports. La loi Agec vient imposer des objectifs très ambitieux : doubler la part du recyclage dans la filière textile. De quoi aiguiser l’appétit des recycleurs.


Aujourd’hui abandonné, un projet similaire sur le même site

Une autre société opérant dans le recyclage avait déjà retenu la plateforme chimique de Saint-Avold, avant de jeter l’éponge : il s’agit de Loop, société canadienne qui avait annoncé en février 2023, vouloir investir un total de 450 millions d’euros, épaulée par les groupes Suez (France) et SK Geo Centric (Corée du Sud). Connu sous le nom de "projet Parkes", le chantier prévu consistait à faire sortir de terre une usine capable de mettre sur le marché 70 000 tonnes de PET par an, à partir de 145 000 tonnes de déchets plastiques mélangés. Le procédé de Loop, baptisé "Infinite Loop", permet de dépolymériser des déchets plastiques en PET pour obtenir des monomères de "qualité vierge". Face au procédé pétrochimique traditionnel, le procédé de Loop aurait permis d’éviter l’émission de 360 000 tonnes de CO2 par an.

Justifiant leur retrait par "l’inflation des coûts du projet et la situation macroéconomique", les trois industriels ont demandé, fin 2024, la levée des réserves foncières leur permettant d’acheter un terrain de 45 hectares jouxtant la plateforme Chemesis de Carling-Saint-Avold, l’ancienne Cokerie de Carling. Un terrain aujourd’hui ciblé par Circ.


Source : Journal des entreprises - 20 05 2025

Posts récents

Voir tout

Commentaires


logo-academique-GRETA+GIP-2022.jpg

DAFPIC Nancy-Metz - GIP Formation tout au long de la vie

28 rue de Saurupt - 54000 Nancy              

bottom of page