Un chantier d'insertion pour inaugurer la Semaine nationale des métiers du bâtiment

À l'occasion du lancement de la Semaine nationale des métiers du bâtiment et des travaux publics, du 6 au 10 octobre 2025, les fédérations du bâtiment ont mis à l'honneur leur partenariat avec France Travail en faveur d'une mutuelle (re)connaissance des acteurs.

Et c'est sur un chantier d'insertion de Saint-Denis, exemplaire en matière de construction écologique, que des chiffres et des faits ont été communiqués. Près de 2/3 des entreprises du BTP peinent à recruter ; mais paradoxalement peu d'entre elles font appel aux services de France Travail… À peu près 25%, selon Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail et grand défenseur de l'insertion par l'activité économique. « Je suis ravi d'être ici sur le terrain pour réaffirmer le potentiel des métiers du bâtiment, la nécessité d'attirer dans ces métiers, la nécessité de former et de recruter pour accompagner la diversité de ces métiers », a-t-il déclaré.

France Travail a collecté plus de 345 000 offres entre juillet 2024 et août 2025 pour les métiers de la construction (BTP et matériaux). Pour apparier l'offre et la demande, l'opérateur met des « outils gratuits à disposition des employeurs », qu'il s'agisse de l'immersion en milieu professionnel – « avec 70 % de taux de retour à l'emploi » – ou des préparations opérationnelles à l'emploi, rappelle le directeur général.

Le bâtiment à l'honneur

Plus de 1 500 événements seront proposés cette semaine par France Travail et ses partenaires pour faire découvrir des métiers souvent mal connus, délaissés par les jeunes ou les femmes, alors qu'ils permettent de concilier proximité, respect de l'environnement et « sens du travail bien fait. »

C'est la conviction à la fois de Jean-Christophe Repon président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du Bâtiment (Capeb) et d'Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Ils soutiennent que les entreprises du bâtiment accueillent plus de 59 000 apprentis en 2024, les entreprises de l'artisanat en accueillant près de 80 %. Et que ces métiers offrent l'opportunité de travailler en « circuit court » et permettent une ascension sociale : « on peut entrer en apprentissage et progresser jusqu'à devenir chef d'entreprise », selon Jean-Christophe Repon.

Un chantier exemplaire

Le chantier de construction écologique, visité ce 6 octobre, a été mené sous la férule de l'organisme de formation Apij ^{[ 1 ]}. Il a permis à 24 personnes d'être formées à raison de 200 h de remise à niveau (français langue étrangère, mathématiques, informatique et techniques de recherche d'emploi) et 200 h de formation aux métiers du bâtiment. Éric, la soixantaine, a ainsi peaufiné ses compétences en menuiserie en opérant du matériel professionnel, compétences qu'il souhaiterait désormais exercer...

L'Apij souhaiterait ainsi « tisser des passerelles vers l'emploi ». Michel Baldi, son directeur, souligne : « pour le prochain chantier d'apprentissage, il y a une période de mise en situation professionnelle de 70 heures. Ce serait bien d'envisager un parrainage avec les entreprises que vous représentez… ». Concrétiser ces parcours d'insertion jusqu'à leur terme logique – dans l'emploi – est un possible souhaitable. La Dares indique que jusqu'à 250 000 emplois devraient être créés d'ici à 2030 pour assurer la rénovation énergétique des bâtiments…

Source : Centre Inffo - 09 10 2025