Soft skills : des compétences à reconnaître et à faire connaître

Les soft skills, aussi appelées compétences transversales ou compétences génériques, suscitent actuellement intérêt mais aussi interrogations de la part des acteurs de l’éducation et de la formation. La conférence débat du CMATLV « Les soft skills : comment les définir, peut-on les acquérir, faut-il les reconnaître ? », a permis d’apporter des éclairages en la matière. Sensibiliser à la question des soft skills Les soft skills sont au cœur des travaux de Pauline Boivin, de la plateforme de l’apprentissage tout au long de la vie (Lifelong Learning Platform), qui coordonne actuellement le projet Erasmus+ Transval-Eu sur la validation des compétences transversales. Celle-ci souligne l’importance de reconnaître ces compétences, de les lister et de les valoriser et cite à titre d’exemple notable la récente classification européenne des aptitudes/compétences, certifications et professions (ESCO). « Ce travail est vraiment important : il permet de voir toute l’étendue des compétences transversales », souligne-t-elle. Il faut également selon elle cesser de considérer ces compétences comme subsidiaires. « Il y a encore aujourd’hui de la résistance à l’intégration des soft skills […], il est donc important de sensibiliser tous [les] acteurs », préconise-t-elle. S’appuyer sur des territoires apprenants Un autre projet européen « Career Skills », plateforme destinée aux acteurs de l’orientation professionnelle, consacre une place importante au référencement des compétences transversales. Benjamin Dumont, coordinateur du réseau international des Cités des métiers, en a présenté les contours. Celui-ci milite en outre pour les territoires apprenants, un modèle d’organisation qui serait plus favorable à l’acquisition et à la reconnaissance des soft skills. « On voit qu’à l’échelle locale, sur les territoires, on a différentes interprétations de ce que sont les soft skills et de ce qu’elles peuvent apporter au public. […] Le modèle d’organisation apprenante permet la mutualisation des expertises ; […] éventuellement d’avoir une définition commune, et d’apporter des explications claires au public », explique celui-ci. Inclure les soft skills dans les parcours de formation Le projet Digi@ter, initié par le CMATLV et lancé en octobre 2017, visait pour sa part à améliorer l’employabilité dans le secteur numérique en renforçant les compétences transversales des jeunes en quête d’insertion professionnelle. Dans le cadre de ce projet, une cartographie de 15 compétences a été réalisée. « C’est une cartographie qui est bien plus qu’une simple liste de compétences attendues par les employeurs, qui peut être utilisée pour bâtir des dispositifs de formation et qui peut servir [à l’évaluation des soft skills] », présente Martine Souweine-Serveau, vice-présidente du CMATLV. Valoriser les soft skills grâce à la culture En conclusion de la conférence-débat Isabelle Salvi, référente du dispositif APP Apprenant Agile pour la reconnaissance, valorisation et validation certification des acquis de l’expérience, a présenté le projet Art-connection. Porté par quatre acteurs européens, il vise à « valoriser les compétences culturelles comme levier de développement des compétences individuelles et collectives au service de la cohésion sociale ». « L’entrée culturelle est au cœur des enjeux de la reconnaissance », souligne Isabelle Salvi, qui estime qu’il s’agit également d’un « fantastique vecteur de valorisation des soft skills ».

Source : Centre Inffo - 16 05 2022