Orientation : les Régions ont su s’en saisir
- Administrateur

- 29 sept. 2023
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Présentée lors du congrès de Régions de France, qui se tient à Saint-Malo les 27 et 28 septembre, une étude réalisée par le Laboratoire d’économie et de sociologie du travail et à la demande de l’Institut de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), révèle que ces collectivités territoriales ont su se saisir de la compétence de l’orientation.
Cette compétence a été confiée aux Régions par la loi de 2018, et leur a demandé de bâtir des coopérations avec les acteurs de l’écosystème de l’emploi et de la formation.
Informer sur un métier n’est pas synonyme de le promouvoir. A plusieurs reprises, le directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) Thierry Berthet a insisté sur ce point, en présentant les résultats d’une étude sur la façon dont les régions se sont saisies de la compétence de l’orientation, qu’elles assument depuis la loi du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel. A ses yeux, « articuler l’élan vers l’emploi, en particulier en direction des métiers en tension, tout en informant les bénéficiaires sur la réalité de ces métiers représente un paradoxe compliqué à résoudre. »
Focus sur deux grandes Régions
Voilà ce que pointe l’étude qu’il termine, à la demande de l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) et au sein de l’Université d’Aix-en-Provence. Qualitative, la recherche a choisi un focus sur deux grandes Régions fusionnées : l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine. Les premiers résultats en ont été présentés lors d’une conférence dédiée, au congrès de Régions de France.
Elle a été réalisée au travers de l’analyse de documents produits par ces régions et d’entretiens qualitatifs. Elle ne se veut ni normative ni porteuse de recommandations.
L’information de proximité, une gageure
Elle dresse deux constats principaux. D’abord, une « disjonction » entre les discours sur les ouvertures des champs des possibles, le droit à l’erreur, la dédramatisation de l’orientation d’une part, et la tentation de l’adéquationnisme de l’autre. Deuxième constat : les Régions ont le sentiment de vivre une « décentralisation au milieu du gué ».
Au-delà, le chercheur identifie, pour les Régions, ce qu’il qualifie de « trois lignes de crête ». Pour commencer, le besoin d’offrir une réponse de proximité en dépit de la grandeur des territoires. Invitées à s’exprimer après sa présentation, les deux régions témoin ont détaillé les façons dont elles procèdent pour y parvenir, à l’image de l’Aura qui a intégré trente partenaires supplémentaires dans le Service public régional de l’orientation. En veillant, dans un deuxième temps, à les mettre en réseau et à les professionnaliser. Chacune a dit se percevoir comme un « ensemblier ».
Risque d’infobésité
Deuxième enjeu pour les Régions, les nouveaux outils avec, selon Thierry Berthet, le risque d’infobésité, de multiplication des outils numériques. Les deux régions ont affirmé que c’était un medium parmi d’autres, et que le digital devait venir en complément d’accueil humain.
Enfin, sujet crucial, la neutralité de l’information délivrée. La région Aura a estimé devoir travailler en complémentarité, notamment avec les branches. A elles de promouvoir leurs métiers, à la région d’informer de façon objective sur l’ensemble des possibilités du marché de l’emploi local.
A l’issue des échanges, François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire et en charge de l’emploi et de la formation de Régions de France, s’est réjoui du chemin parcouru entre le moment où cette compétence de l’orientation a été confiée aux régions, dans un climat de défiance, et l’actuelle situation.
Source : Centre Inffo - 28 09 2023







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