Les gadzarts se forment aussi dans des usines écoles connectées
- Administrateur

- 2 févr.
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Pour adapter son enseignement aux évolutions de la technologie, l'École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) a créé des usines écoles connectées dédiées à la formation. Elle présentait deux réalisations concrètes (le jumeau d'enseignement numérique d'une fonderie et la conception d'une prothèse de genou) lors du salon des learning technologies.
L'étudiant doit fabriquer un moule. Équipé d'un casque de réalité virtuelle, il enfile ses équipements (virtuels) de sécurité ; entre des paramètres dans une imprimante 3D qui fabrique le prototype du moule (virtuel) ; puis se rend dans la fonderie (tout aussi virtuelle) afin d'y fabriquer le moule. Bienvenu dans le jumeau d'enseignement numérique de la fonderie (bien réelle !) du campus d'Aix-en-Provence de l'École nationale supérieure des arts et métiers (Ensam), présenté lors du salon des learning technologies qui se tenait à Paris les 29 et 30 janvier.
Fonderie virtuelle et fonderie réelle
Dans ce jumeau immersif, « les étudiants peuvent se tromper, il n'y a pas de risques ; cela ne coûte pas cher », explique Véronique Favier, directrice générale adjointe de l'Ensam. Les « gadzarts », les étudiants ainsi immergés peuvent aussi voir des choses qu'ils ne verraient pas dans une vraie fonderie, comme l'écoulement du métal en fusion dans son moule et la chaleur, représentée par différentes couleurs en fonction de son intensité. Le jumeau d'enseignement numérique permet en outre de former davantage d'étudiants, « qui sont ensuite plus à l'aise quand ils sont devant les vraies machines, et aussi plus sérieux après avoir joué avec le jumeau virtuel ». Sur le campus de Paris, d'autres étudiants en biomécanique humaine conçoivent une prothèse du genou pour un snowboarder handicapé, d'abord numériquement, puis réellement.
Moins cher que la technologie réelle
Créée au 18ème siècle, l'Ensam forme des ingénieurs pour l'industrie, pas seulement en théorie mais aussi en pratique, « dans des procédés industriels à l'échelle 1 », à taille réelle, explique Véronique Favier. Comme par exemple la fonderie. Cette particularité, gage d'un enseignement de qualité, a cependant ses inconvénients. « La technologie coûte cher ; les machines vieillissent ; certaines ne sont pas sécurisées et ne peuvent être utilisées par les étudiants ; les étudiants n'ont pas une vue d'ensemble », relève-t-elle. Ce constat fait, l'école a lancé, il y a quelques années, son programme d'usines écoles connectées dédiées à la formation (evolutive learning factories), dans le but d'adapter son enseignement aux meilleurs standards. Ce programme, qui se décline sur les différents campus de l'école (14 sites), a par exemple abouti à la création d'une ligne d'assemblage connectée sur le campus de Lille ; d'une usine connectée afin de constituer des bases de données sur celui d'Angers ou de jumeaux numériques. Véronique Favier signale qu'à sa connaissance, un jumeau d'enseignement numérique du type de celui de la fonderie d'Aix n'existe dans aucune entreprise.
Source : Centre Inffo - 31 01 2025







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