top of page

REVUE DE

TERRITOIRE

Veille & Réglementation
Réseau des GRETA de Lorraine
  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube

La formation des chômeurs ne peut, seule, résoudre le problème des métiers en tension (colloque Dares)

La formation des demandeurs d'emploi les plus éloignés du marché du travail ne peut seule résoudre le problème des métiers en tension, en raison d'un déficit de certains métiers. C'est ce qui ressort notamment d'un colloque de la Dares, organisatrice d'une journée de débat consacrée aux six premières années du PIC, mardi 1er juillet.


Pascale Petit, économiste à l'Université Gustave Eiffel a présenté une étude fondée sur le testing lors de la troisième session du colloque organisé par la Dares sur le bilan du PIC mardi 1er juillet. En envoyant des candidatures pour des postes de maçon et de plombier, l'étude testait la perception des entreprises de deux dispositifs mis en place en Bourgogne Franche-Comté et en Grand-Est. Et les résultats sont « contrastés » selon la chercheuse. Ainsi, dans le cas des candidatures spontanées, aucun écart significatif n'est remarquable entre les candidats formés et les autodidactes. Et concernant les maçons, « le résultat surprenant est l'impact négatif de la formation dispensée en Bourgogne Franche Comté ». Ainsi, ces candidats fictifs affichent un écart de 16 points avec les autodidactes, en défaveur de ceux formés. En revanche la formation dispensée dans le Grand Est, qui permet une plus grande polyvalence et une formation par l'Afest, affiche un écart de +23 points. Concernant les plombiers, « on retrouve les effets attendus », avec un écart en faveur de ceux qui ont été formés. Une des hypothèses avancées par la chercheuse pour expliquer cette différence peut être « des habitudes de recrutement pour les maçons » qui valorisent « la formation sur le tas ».

Impact de la formation proportionnel au niveau de tension

Roland Rathelot, chercheur au CREST, a aussi mené une étude fondée sur le testing, autour de six métiers en tension, pour comprendre « l'impact de la formation » sur le taux de rappel. Plusieurs profils étaient soumis aux employeurs : un profil « idéal », issu de formation initiale pour le métier visé, un « outsider », formé dans un autre métier, et enfin un bénéficiaire de la formation professionnelle, formé dans un autre métier puis reconverti par la formation dans le métier ciblé. Il en ressort « que les formations courtes ne montrent aucun impact, puisque les bénéficiaires affichent le même taux de rappel que les outsiders, quel que soit le métier ciblé ». A contrario, les profils en reconversion suite à une formation longue atteignent quasiment le taux de rappel des profils « idéaux » (respectivement 50 et 60%). L'autre grand enseignement de l'étude est que plus le niveau de tension est élevé plus l'impact de la formation, initiale comme continue, est important.

Déficit d'attractivité de certains métiers

De son côté, Isabelle Terraz, directrice adjointe du Pôle évaluation du PIC, remarque que les formations qualifiantes « n'ont pas été particulièrement ciblées vers les métiers en tension » puis qu'elles étaient 21% en 2018 et 22,5% en 2023, après la mise en place du PIC. L'autre problème est que « la formation des demandeurs d'emploi les plus éloignés du marché du travail ne peut seule résoudre le problème des métiers en tension ». En effet, certains souffrent d'un déficit d'attractivité tandis que d'autres sont accessibles à un haut niveau de formation.

Pour Hervé Jouanneau, directeur Orientation et formation à France Travail, l'un des écueils du PIC est qu' « on n'a pas assez travaillé avec les entreprises pour être sûr que la formation répondait à leurs besoins ». En outre, « au début du PIC, on a peut-être pas été assez sélectifs sur les candidats qui entraient en formation ». Hervé Jouanneau a aussi remarqué que « certains organismes de formation ne connaissaient pas les entreprises », notamment lorsque le plan a été mis en œuvre, ce qui a attiré les OF sur des territoires dont ils n'étaient pas familiers. « Il y a eu un déphasage entre les attentes des acteurs économiques et la réalisation des formations ».


Source : Centre Inffo - 04 07 2025

Posts récents

Voir tout
La prison en voie d'insertion

Le travail est perçu comme un levier d'insertion en sortie de détention. Depuis 2022, des efforts sont entrepris pour faire entrer plus...

 
 
 

Commentaires


logo-academique-GRETA+GIP-2022.jpg

DAFPIC Nancy-Metz - GIP Formation tout au long de la vie

28 rue de Saurupt - 54000 Nancy              

bottom of page