Insertion professionnelle: trouver sa voie dans la transition écologique

Le programme « 100% transition » change des approches traditionnelles de l'insertion en aidant les jeunes ni en emploi ni en formation à trouver leur voie dans la transition écologique.

76% des 306 jeunes ayant participé au programme expérimental « 100% transition » sont en situation de reprise d'études, en formation ou en emploi à l'issue de leur accompagnement, révèle le Céreq dans une publication qui dresse un premier bilan du dispositif. Ce programme s'adresse aux jeunes ni en emploi, ni en étude, ni en formation (NEET) et se distingue des autres approches « par le fait d'intégrer les projets d'emploi et de formation dans la notion plus large de projet de vie, et d'inscrire celui-ci dans le cadre global du projet de transformation sociétale porté par la transition écologique ». Cette expérimentation fait partie des projets du PIC (plan d'investissement dans les compétences) et a été déployée dans 4 régions (Nouvelle-Aquitaine, Auvergne Rhône-Alpes, Bretagne et Guyane) entre 2020 et 2023.

En fin de parcours, 54% ont des projets de formation ou d'insertion en lien avec la transition écologique. 45 % ont repris une formation qualifiante (42 %) ou non qualifiante (3 %), 21 % ont une activité professionnelle (4 % en CDI, 3 % en CDD de + de 6 mois, 6 % en CDD de – de 6 mois, 1 % en création d'entreprise et 7 % en intérim), et 26 % ont une activité professionnelle 3 mois après la fin du programme, dont 14 % dans les métiers de la transition écologique et sociale.

Aider les jeunes à identifier ce qui a du sens

L'accompagnement consistait notamment « à aider les jeunes à identifier ce qui a du sens pour eux ». Le parcours de 6 à 9 mois était articulé autour d'un service civique d'initiative -réalisé dans une structure de l'économie sociale et solidaire ou dans une collectivité territoriale- d'ateliers collectifs thématiques (découverte de soi, compétences transversales, levée des freins internes et externes, projection professionnelle, chantiers collectifs et immersions dans la transition écologique et sociale), et d'un accompagnement personnalisé. Plusieurs approches pédagogiques ont été mobilisées :  éducation populaire, intelligence collective, design thinking, théorie en U, coaching, psychologie positive… L'intention est de relier « projet de vie des jeunes et transition écologique en partant de leurs appétences et points de force ». Ce qui impliquait de la part des professionnels qui les suivaient « un changement de regard » sur l'accompagnement.

Difficultés de déploiement

Toutefois, le Cereq relève quelques difficultés : dans certaines régions, le programme a peiné « à s'implanter et à se déployer ». L'association Osons Ici et Maintenant (OIM), porteuse du projet, n'était pas forcément connue par les professionnels accompagnant les jeunes dans les missions locales ou les maisons de l'emploi. Ensuite, la principale limite du programme reste que son efficacité totale « reposerait sur une transformation de la société ». Si l'ambition systémique de cette expérimentation n'a pas totalement réussi, « la majorité des jeunes ayant participé ont vécu une transformation ».

Source : Centre Inffo - 03 07 2024