Grand Est : des pistes d'action pour faciliter la fidélisation des salariés du BTP
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- 24 sept.
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Face à la concurrence de la Suisse et du Luxembourg voisins, les employeurs du BTP du Grand Est doivent s'appuyer sur la formation et la construction des parcours professionnels pour valoriser leur offre, préconise une étude régionale.
Le BTP fait face à d'importantes difficultés structurelles pour recruter partout en France. Près de trois dirigeants d'entreprise sur quatre déclarent avoir rencontré des difficultés de recrutement ces deux dernières années. Dans le Grand Est, la situation est aggravée par la proximité des pays frontaliers, notamment la Suisse et le Luxembourg, qui offrent des salaires, des prestations sociales et un cadre fiscal plus avantageux. Pour mieux connaître la situation et dessiner des pistes de solutions, les Commissions paritaires régionales de l'emploi et de la formation professionnelle conjointes du bâtiment et des travaux publics de la région Grand Est ont commandé une étude régionale. Elle a été pilotée par l'Observatoire des métiers du bâtiment et des travaux publics, qui l'a publiée mi-juillet.
La formation, levier de fidélisation
Il en ressort que les dirigeants d'entreprise de BTP frontalière se sentent effectivement pénalisés. 21 % considèrent que la proximité d'une frontière rend plus difficile le fait de fidéliser les salariés, un sentiment renforcé dans les départements proches du Luxembourg, Meuse et Moselle, et dans le Haut-Rhin, frontalier de la Suisse. L'étude comporte une série de préconisations pour alimenter les politiques de branche. La formation est présentée comme une clé essentielle pour fidéliser les salariés, par la construction de parcours d'évolution interne. « L'investissement dans la formation est une réalité pour les entreprises de 50 personnes et plus. Dans les structures de moins de 11 salariés, les possibilités d'évolution sont plus restreintes et et les salariés partent parfois vers de plus grandes entreprises après une première expérience », modère Catherine Bétourné, directrice études, métiers, compétences et certifications à l'institut Paradoxes, qui a réalisé l'étude.
Développer des accords de GEPP
La formation est aussi identifiée dans l'étude comme un levier pour « anticiper les compétences d'avenir liées notamment aux évolutions et mutations en cours (digitalisation, développement durable, évolutions énergétiques…) ». Pour améliorer l'accès à la formation professionnelle, une des préconisations est de flécher les fonds de formation vers les métiers en tension et les filières stratégiques, de valoriser les formations professionnelles des chambres de métiers et de mutualiser les efforts de formation. Une autre préconisation formulée dans le document est le développement d'accords de GEPP (Gestion des emplois et des parcours professionnels en entreprise).
L'apprentissage, un vecteur solide
L'apprentissage est aussi mis en avant comme un outil de recrutement durable. Pour cela, une des recommandations de l'étude est de renforcer les liens entre entreprises et CFA en s'appuyant sur le CCCA BTP, faciliter la mise en relation avec les jeunes avec des outils comme la plateforme de l'association Walt. Et bien sûr, favoriser l'embauche des apprentis dans leur entreprise d'accueil à la fin de leur contrat. « C'est vraiment un des premiers leviers pour recruter puis fidéliser les salariés, et un véritable marqueur dans le BTP. Même si le soutien à l'apprentissage va être moins marqué, les diplômes sur lesquels recrutent les entreprises de BTP seront moins touchés par la baisse des aides », pointe Catherine Bétourné.
Autre action à mener par les organisations professionnelles, les entreprises, Transitions pro Grand Est et la Région, encourager les reconversions vers les métiers du BTP. Ce qui passe notamment par des actions spécifiques pour valoriser les métiers en tension du secteur auprès des personnes en reconversion professionnelle.
Source : Centre Inffo - 24 09 2025







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