Emploi : huit métiers sur dix sont en tension forte ou très forte (Dares)

L’industrie, le bâtiment, l’informatique, les télécommunications ou encore les soins infirmiers sont des secteurs particulièrement touchés par le manque de main d’œuvre.

En 2022, dans un contexte de reprise économique, « les tensions sur le marché du travail atteignent leur plus haut niveau depuis 2011 », relève la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) dans une étude parue vendredi 3 novembre. Huit métiers sur dix (représentant 87 % de l’emploi) sont en tension forte ou très forte (sept sur dix en 2021). « Les embauches dans le secteur privé sont au plus haut depuis 2011 : 25,8 millions de nouveaux contrats sont signés en 2022, contre 22,3 millions en 2021, dont 4,6 millions de CDI (4 millions en 2021) ». Les tensions sur le marché du travail sont liées à cette intensité des embauches mais aussi au manque de main d’œuvre disponible et formée et à l’inadéquation géographique. Ces trois facteurs sont en augmentation. Tous les secteurs sont touchés L’ensemble des grands domaines professionnels sont touchés. L’industrie connait déjà des tensions très fortes, qui s’accentuent pour les techniciens de la mécanique et de l’électricité-électronique, les ouvriers non qualifiés, les ingénieurs et cadres. Dans le bâtiment, la pénurie touche les ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs de travaux. Elle augmente aussi dans les métiers du tertiaire et dans ceux de l’agriculture. Dans le tertiaire, sont surtout concernés les infirmiers et sage-femmes, les responsables logistiques, les techniciens et cadres des services administratifs, comptables et financiers. En revanche, les tensions reculent pour les cadres de la banque et des assurances. Le BTP particulièrement concerné Les tensions diffèrent selon les métiers. Ainsi, dans l’informatique et télécommunication, une forte intensité d’embauches combinée à un lien formation emploi important résultent en un manque de main-d’œuvre disponible malgré de bonnes conditions d’emploi. A contrario, l’hôtellerie restauration souffre des conditions de travail proposées, et de la non durabilité de l’emploi. Trois métiers font leur entrée dans le top 30 des métiers les plus en tension en 2022 : les ingénieurs des méthodes de production, du contrôle qualité, les agents de maîtrise en fabrication de matériel électrique, électronique et les ouvriers qualifiés du travail du bois et de l’ameublement. Ils remplacent les ingénieurs et cadres des télécommunications, les mécaniciens et électroniciens de véhicules et les plombiers, chauffagistes. 27 métiers de ce top 30 font partie du BTP et de l’industrie, essentiellement des métiers d’ouvriers qualifiés ou de techniciens mais il y a aussi les informaticiens, les techniciens des services comptables et financiers, ainsi que les infirmiers. Parmi ces métiers, presque tous ont un vivier réduit et les deux tiers recrutent intensément. 25 requièrent des formations spécifiques. L’inadéquation peut aussi être liée à un déficit de formation. C’est le cas notamment des menuisiers et des ouvriers de l’agencement et de l’isolation. Un tiers de ces métiers proposent des conditions de travail contraignantes (chaudronniers, tôliers, traceurs, serruriers, métalliers, forgerons) et pour 18, l’inadéquation est géographique. Le détail de l’étude de la Dares : «Les tensions sur le marché du travail en 2022»

Source : Centre Inffo - 07 11 2023