BTP : l’agence d’intérim LIP mise sur la formation professionnelle

La carence en main-d’œuvre dans le bâtiment-travaux publics (BTP) continue de se faire sentir pour les professionnels du secteur. Des milliers d’offres d’emploi ne trouvent pas preneurs. « Peintres, électriciens, plaquistes, coffreurs, plombiers, etc. Nous manquons de tout ! », énumère Lilian Thomas, directeur de zone pour l’agence d’intérim LIP industrie-bâtiment. Profils courtisés Résultats des courses, les profils sont courtisés, voir-même chassés. Terminée l’époque où les agences attendaient que l’homme, ou la femme, providentiel(le) passe le pas de leur porte. Dénicher la perle rare représente désormais une grosse part du budget des marques de l’intérim, LIP n’y fait pas exception. « Cela nous coûte des milliers d’euros par an pour accéder aux plates-formes (Météo Job, LinkedIn, Le Bon Coin, etc.). Mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas tellement la possibilité de poster des annonces mais plutôt d’accéder à des CVthèques pour chasser le candidat. Nous cherchons aussi dans les centres de formation et les concurrents. » Pour se démarquer de la concurrence, et attirer les talents, Lilian Thomas joue la carte de la cooptation, de la fidélisation, et surtout du CDI intérimaire. « Dès qu’on peut embaucher, on embauche. » Le portrait-robot du dossier idéal ? « Une personne sur qui nous pouvons compter, fiable, qui ne nous plantera pas. Le savoir-être plus que le savoir-faire. » Clichés et manque d’information Le manque de bras dans le BTP n’est pas dû au hasard. Pour Lilian Thomas, une partie du problème prendrait racine dès le collège, au moment de l’orientation. « Le bâtiment est un milieu dénigré depuis des années et des années… Au moment du passage en 3e, t’es bon tu pars en 2nd, t’es mauvais tu vas en CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) bâtiment ou industrie. Alors que, non, ce n’est pas une question de niveau scolaire mais plutôt de choisir une carrière classique ! On met dans la tête des élèves une orientation par l’échec ! » Selon lui, l’Etat devrait également mieux communiquer sur la réalité du terrain. Le manque de considération pour les employés du BTP, la faible mise en avant de leurs qualités « car ce n’est pas évident de se lever à 6h pour prendre un chantier à 7h dans le froid », n’est pas non plus en faveur des recrutements. Formations maison Sur le volet formation, LIP doit faire preuve d’adaptation. « Celui ou celle qui passe notre porte, avec l’œil qui pétille, qui veut être peintre en bâtiment mais ne sait pas, nous allons le former sur notre budget formation. Nous allons même chercher l’entreprise qui va le prendre après sa période de formation ! », s’enthousiasme Lilian Thomas. L’agence monte aussi des formations, avec le concours de centres de formation. Des cursus longs ou courts, certifiants ou diplômants, alignés sur le RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) avec le respect des maquettes officielles. « Nous pouvons même créer des formations pour un client spécifique souhaitant faire monter en compétences ses salariés. En trois à cinq mois, c’est fait. »

Source : Centre Inffo - 26 09 2022